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chemises soufrées, et enveloppe les cordages de toiles goudronnées.

Ainsi préparés, les trois vaisseaux vont être dirigés contre la flotte turque.

VI

La flottille grecque rencontra les vaisseaux ennemis dans une des rades de Mitylène. L'amiral Méhémet-Bey, sûr de la victoire, dépêche un vaisseau vers Constantinople pour annoncer que les insurgés sont en vue. Ce navire se détache de l'escadre et gagne la haute mer; mais il est bientôt entouré par les embarcations grecques. Alors un des trois brûlots s'avance, se porte brusquement sur la poupe du navire turc, qui devient aussitôt la proie des flammes. Une explosion terrible se fait entendre, et le navire, chargé de neuf cent cinquante Ottomans, saute en l'air, retombe avec fracas, et couvre la mer de débris et de cadavres.

VII

En même temps que les Grecs remportaient quelques avantages sur mer, Démétrius Ypsilanti, frère d'Alexandre, Colocotroni et d'autres chefs hétéristes se signalaient sur terre. Les places de Patras, Napoli de Malvasia, Navarin et Tripolitza, tombaient successivement aux mains des insurgés de la Morée. Marco Botzaris, à la tête des Souliotes, bloquait dans la ville d'Arta HassanPacha; il faisait prisonniers à Variades trois mille Albanais commandés par Abas-Guéga, et mettait en déroute