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Ypsilanti, en lui montrant une feuille qu'il tenait par hasard dans sa main, lui récite une élégie de M. Arnault :

« Petite fleur desséchée,
De ta tige détachée, etc,

— De qui sont ces vers? lui demanda l'empereur. — Sire, ils sont d'un Français; mais ils peuvent être appliqués à tous ces Grecs infortunés errant de pays en pays et mourant sur un sol étranger. — Ah! toujours exalté, toujours ne rêvant que patrie .. Eh bien, vous en aurez une un jour. Je ne mourrai pas content si je ne fais rien. pour mes pauvres Grecs. Je n'attends qu'un signe du ciel pour cela je saurai le discerner, ou ils me l'indiqueront eux-mêmes. Mais, avant tout, il faut qu'ils soient dignes d'être heureux; il faut que je puisse dire : Le voyez-vous ? ils demandent la liberté! Qu'une levée de boucliers se montre en Grèce, et mes Cosaques iront la seconder. »

X

Pontife suprême de l'Église grecque, Alexandre témoignait une vive sympathie pour les souffrances des nombreux coreligionnaires qu'il comptait dans les États du sultan. Il est certain, d'après une lettre d'Ypsilanti, que l'empereur Alexandre connaissait l'existence de l'hétérie secrète.

XI

Ypsilanti était entré au sortir de l'enfance à la cour