à Constantin Mounouris et à Alexandre Mauvrocordatos. Mais on fit remarquer que ces trois hommes étaient dépourvus de talents militaires; on prononça alors les noms du comte Capo d'Istrias et du prince Alexandre Ypsilanti, aide de camp de l'empereur Alexandre.
Xanthos, un des fondateurs de l'hétérie, fut chargé d'aller offrir la direction suprême du mouvement à l'un de ces deux hommes. Il partit aussitôt pour Saint-Pétersbourg. Capo d'Istrias, qui se défiait de Xanthos, ne voulut pas l'écouter. Quant au prince Alexandre Ypsilanti, avant de se livrer aux chances d'une si hasardeuse entreprise, il résolut de sonder les dispositions de l'empereur Alexandre.
« Le czar, dit M. A. Soutzo dans son Histoire de la Révolution grecque, jouissait alors de l'air de la campagne dans les vastes jardins de Tzarki-Célo; Ypsilanti s'y présenta sous prétexte de lui demander un congé illimité, mais en réalité pour lui glisser quelques paroles sur la situation malheureuse de la Grèce. Un soir, épiant le moment de le trouver à l'écart, il se promenait rêveur dans une allée du jardin; tout à coup il s'entend appeler, se retourne et voit l'empereur qui vient seul à lui. Son cœur palpite... Le souverain l'abordant d'un air amical : « Eh! que faites-vous ici? lui dit-il, vous me paraissez triste. »
