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non-seulement à Constantinople et en Grèce, mais encore en Russie, où ils dépêchèrent des émissaires.

VI

Trois ans après sa fondation, l'hétérie avait fait des progrès si rapides, que les chefs avaient pu établir des éphories ou commissions dans toutes les capitales de l'empire ottoman et même dans celles des autres États où se trouvaient des Grecs. Constantinople, Smyrne, Chios, Samos, Calamata, Missolonghi, Janina, Bucharest, Jassi, Trieste, Pesth et plusieurs autres villes eurent chacune une éphorie secrète. Parmi les initiés on comptait Marco Botzaris, Georges l'Olympien, Kyriakoulis, Pierre Mavromichalis, Antoine Criésis, Lazare Coundouriatis, une foule d'archevêques et plusieurs princes du Fanar, quartier de Constantinople habité par l'aristocratie grecque.

VII

La Porte semblait fermer les yeux devant ce travail insurrectionnel qui se préparait en quelque sorte au grand jour. Cependant, avertie par quelques cabinets étrangers, elle donna des instructions pour faire fermer des écoles et elle prévint ses pachas d'avoir l'œil ouvert sur les menées des rayas. Les principaux hétéristes justement alarmés pensèrent que le moment était venu de passer de la conspiration à l'insurrection ouverte. Seulement ils voulaient avoir un chef dont le nom pût imposer à la nation et fût comme un drapeau ; ils songèrent d'abord à Caradyas,