en retenant captifs dans nos ports et dans les ports italiens les navires employés autrefois au cabotage de la Méditerranée, livre le commerce de cette mer aux habitants de l'Archipel. En peu de temps la Grèce parvient à se créer une marine marchande forte d'environ six cents vaisseaux. Quelques écoles se fondent aussi dans les îles de la mer Egée et dans les principales villes de la Grèce.
En 1815, la Sainte-Alliance, sollicitée par Jean Capo d'Istrias, autorise la société des Philomuses, dont le but patent est de répandre l'instruction parmi les populations grecques. Cette institution inspire à trois hommes, Scoufas, Xanthos et l'archimandrite Dirée, l'idée de créer une association qui, sous le nom d'hétérie, se proposait d'éteindre les inimitiés qui divisaient les familles, et, l'union du pays accomplie, de le soulever contre l'ennemi commun. Chaque initié était tenu de sacrifier sa fortune et ses facultés au bien public; il s'obligeait en outre à la soumission et au silence. Aucun musulman ne pouvait faire partie de l'hétérie.
Les trois fondateurs de l'hétérie avaient fait accroire. à leurs adeptes que la société approuvée des Philomuses n'était qu'une ramification de la leur; puis ils donnaient à entendre qu'ils avaient à l'étranger un protecteur puissant, lequel n'était autre que l'empereur de Russie; ils parvinrent ainsi à réunir un très-grand nombre d'associés,
