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histoire de l'abbaye des écharlis

faute de non payement pendant trois années consécutives aurions stipulé que les religieux ou Monsieur l’Abbé commendataire, si le cas y échet par le nouveau partage, rentreroient en possession dudit sans aucune formalité de justice… En foy de quoy nous avons dressé le présent procès-verbal que nous avons signé et notre adjoint et scelé du sceau de l’abbaye de Régny, fait le jour et an que dessus (12 décembre 1766) pour servir à ce que de raison. »

À ce procès-verbal est jointe l’autorisation de « François Le Bloy, bachelier en théologie de la Faculté de Paris, abbé de Clairvaux, supérieur immédiat de l’abbaye des Écharlis[1] ».

Les religieux sont en somme forcés de faire ce bail à cens. Sans cela, le détenteur leur laissera les terres en mauvais état, tout en leur demandant une indemnité. Comme ils ont plus de mille arpents qui ne produisent rien, leur intérêt est de louer à rente perpétuelle. Ce chiffre fantastique de mille arpents doit-il faire conclure que les moines ne s’occupent pas sérieusement de leurs propriétés selon le reproche que leur adressait jadis Roger de Courtenay ? Peut-être. Cependant, s’ils ne sont pas sans reproche, on ne peut rejeter sur eux seuls toute la responsabilité. Le procès-verbal de Dom Basset les montre, en effet, désarmés contre leurs fermiers qui peuvent cesser l’entretien des maisons et des étangs, épuiser les terres et même couper les réserves dans les bois.

On doit reconnaître aussi qu’ils veillent à ce que leurs biens ne soient pas « usurpés ou mal aliénés ».

Peu après, ils font dresser, de concert avec l’abbé, le papier terrier de l’abbaye, vaste opération qui dure plusieurs années.

Le 25 février 1769[2], 42 reconnaissances de cens et de rentes pour maisons, terres » etc., à Arblay, les Chevaliers, les Lindets, les Vieux-Écharlis, les Petits-Moulins, etc,[3].

  1. Au bas de la signature se trouve le sceau de l’abbé de Clairvaux ; ce sceau ovale comprend au centre un médaillon : d’azur à dextre un léopard d’argent et à senestre 3 bandes contreprotencées de même autour d’une large bordure ornementée où l’on voit une mitre et une crosse. Même acte le 5 juillet 1780 concernant la vente de la Grande-Rocheuse sur Villiers-sur-Tholon, 75 arpents pour 45 livres de rente annuelle.
  2. Étude de Villefranche, carton des Écharlis. Toutes les reconnaissances qui suivent sont contenues dans ce carton.
  3. 23 avril 1773, les religieux Jean-Louis Moroy, prieur, Étienne Chenou, Jean Domanget et Edme-Olivier-Gaspard Charpentier