Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
94
histoire de l'abbaye des écharlis

135 arpents « dont 82 de terres labourables, 16 en friche, un étang de 13 arpents, 6 arpents de pâture, 12 de bois taillis, 4 arpents et demi de prés, 2 arpents et demi en bâtiments, cour et jardin. Nous avons « reconnu, dit-il, avec lesdits experts, premièrement que les terres labourables étoient d’une qualité très médiocre, que les terres en friche étoient de nulle valeur, que les prés ne sont estimés que cinquante sols l’arpent, que l’étang est en si mauvais état que sans une réparation très coûteuse il ne sera d’aucun rapport et que les bois ne sont estimés que trois livres l’arpent », nous avons « reconnu la maison en fort bon état, mais cependant toujours sujette à de fréquentes réparations à raison de sa construction en bois et couverture en paille, et d’ailleurs… Le recouvrement qu’en ferait les religieux à l’expiration du bail ne pourroit que leur être à charge par les dépenses considérables qu’ils seroient obligés de faire pour le remettre en bon état, parce que le détempteur qui voit ce bien prêt à luy échapper par l’expiration de son bail ne cherche plus qu’à épuiser les terres, ne songeant point à les marner » ; de plus, nous avons « remarqué qu’il couppoit les bois sans penser à la conservation, qu’il négligoit déjà sa maison, d’ailleurs que les lits religieux ne pouvoient rentrer en jouissance de cette maison sans rembourser auparavant au preneur le prix de l’estimation des bâtiments qu’il a ajoute à ceux qu’il a trouvé en y entrant et enfin qu’il mettroit les religieux vis-à-vis de son bien dans le même cas où ils se trouvent par rapport à d’autres baux emphitéotiques dont l’expiration les a laissé possesseurs de plus de mille arpents desquels ils ne retirent aucun produit. Vu et ayant égards à tous les susdits inconvénients, nous aurions jugé qu’il étoit à propos et de l’intérest desdits religieux de substituer au bail emphitéotique un bail à perpétuité en faveur dudit Saturnin Mercier qui a accédé aux conditions suivantes : 1°… il convertirait sa censive dans la plus grande partie en rente foncière non rachetable qui montra avec ce que nous avons cru devoir adjouter à ce qu’il payeoit auparavant à la somme de cent livres tournois ; 2° pour ne point dénaturer le bien et lui conserver son caractère de censive, nous aurions exigé trois livres tournois de cens, un bichet de froment, un bichet d’avoinne et deux poules de rente annuelle ; 3° nous aurions chargé ledit preneur de payer tous les frais à faire pour être paisible possesseur dudit bien suivant les loix du Royaume ; 4° et en cas et