Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
93
313
histoire de l'abbaye des écharlis

pas toujours facile ; parfois ils sont obligés de les aliéner[1] ou de consentir des baux à cens qui sont, pour ainsi dire, des aliénations.

C’est ainsi qu’en 1757[2], ils avaient vendu à Mégret de Scrilly, pour 400 livres de rente : « 1° 664 arpents de terres dites les Masures et Prises de Vaumorin ; 2° 68 arpents de terres dites les Masures d’Apresmonl ; 3° 115 arpents de friches et bruyères entre Aipremont et Turbalon ; 4° une autre pièce de terre de 93 arpents, dite Canton de Turbaton, toutes les quatre pièces ci-dessus d’un seul contenant ; 5° 4 livres de rentes dues par Megret… ; 6° 13 arpents de prés bâtards nommés Prés de Vaumorin, sur le territoire de Theil, et enfin tout ce que possédait lad. abbaye au lieu de Vaumorin et dépendances. »

Pour faire un bail à cens, les religieux adressent une demande à l’abbé de Clairvaux. Ce dernier nomme un commissaire, le charge de procéder à une enquête de commodo et incommoda, puis, sur le vu du procès-verbal, donne ou refuse l’autorisation. On a procédé ainsi pour Mégret de Sérilly et c’est ce qui est fait pour plusieurs pièces de terre situées à Cudot et louées le 5 avril 1767[3] à Saturnin Mercier, procureur fiscal à Cudot, moyennant 100 livres de rente, 3 livres de cens, 1 bichet de froment et autant de vin et 2 poules.

Le procès-verbal d’enquête de ce dernier bail montre l’état de la culture, la difficulté de louer les terres et les inconvénients des baux emphytéotiques.

Dom Basset, prieur de Reigny, nommé enquêteur par l’abbé de Clairvaux, vient, avec des experts, examiner les terres :

    tiers de bois moyennant 45 bichets de méteil, 80 bichets d’avoine, 5 paires de poulets, 3 voitures de chevaux et les réparations de tout genre ; le 23 octobre 1785, 7 arpents et 65 cordes de terre pour 5 livres 16 sols ; le 24 décembre 1789, la Provenche, à Jean Dupuis, pour 150 livres, 12 livres de beurre, G poulets et 3 journées de voiture. (H 650, liasse.)

  1. Le 9 février 1777, les religieux vendent à Pierre Luquet, demeurant à Courtenay, plusieurs arpents de terre pour 800 livres. (H 653, liasse.)
  2. Arch. de l’Yonne, Q 34, 19 mars 1791. De Serilly met sans doute peu en valeur ces terres : elles sont vendues, le 19 mars 1791, 6.700 livres à Menu, maire de Villeneuve-sur-Yonne, et à ses sœurs.
  3. Étude de Villefranche, carton portant : actes concernant les Écharlis depuis 1710 jusqu’à 1790, que nous désignerons par carton des Écharlis.