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histoire de l'abbaye des écharlis

« Dans un terrain appartenant à MM. les Religieux de l’abbaye des Écharlis et au-dessus de la maison », se trouve « une fontaine qui tombe dans un étang, de là dans les jardins de la maison et ensuite passant le long d’un autre étang qui fait partie du lot de M. l’Abbé, arrose les prairies qui lui appartiennent ». Dans le partage du 12 novembre 1680, « il a été stipulé que ledit abbé pourra prendre l’eau dans le bief pour arroser son jardin le lundi seulement », et « il est échu au 1er lot appartenant à MM. les Religieux le moulin de l’enclos, les appartements et dépendances, bief, chaussée de bois à l’entour, ensemble le moulin de Badelan et ses dépendances, la grande métairie située proche de l’abbaye et ses dépendances… les religieux pourront seulement faucher et faire pacager l’herbe de l’étang de la Porcherie compris au second lot ». Un autre acte du 15 juin 1752, entre de Coriolis et les moines, accorde en outre à l’abbé l’eau, le jeudi, pour arroser son jardin abbatial.

Du Mauroux en ayant demandé davantage, le Conseil, devant qui l’affaire est portée, « estime » qu’ils « sont bien fondés à refuser l’eau du ruisseau pour l’irrigation du pré » et « à réclamer une indemnité » pour l’herbe de l’étang de la Porcherie.

À cette époque, nombreux sont les baux emphytéotiques[1] dont la durée est en général de 99 ans.

Religieux et abbé déplorent que beaucoup de leurs terres soient en friches et s’efforcent de les louer[2], mais ce n’est

  1. Étude de Villefranche.
  2. Actes aux Archives de l’Yonne : 16 juillet 1771, Jean-Louis Moroy, prieur, Étienne Chenou et Edme-Olivier-Gaspard Charpentier prennent, pour 3, 6, 9 années, Joseph Dionne comme garde-bêtes à la métairie des Écharlis (H 653, liasse); 1772, le prieur loue à Saturnin Mercier les étangs de la Ricardière, de la Chaumotte, de Bourbeuse, des Chevaliers pour 300 livres (H 653, liasse). Les religieux louent : en 1747, 130 arpents de terre en 19 pièces sur Villefranche et Montcorbon, pour 6 livres 7 sols, 5 bichets et demi de froment et autant d’avoine ; le 25 mars 1778, la métairie des Chevaliers pour 120 livres, 8 poulets et 2 chapons ; le 21 mars 1779, 2 arpents de terre sur Cudot ; le 10 mai 1780, 1 arpent 25 cordes ; le 13 mai 1781, la Pervanche qui est en mauvais état, à Étienne Bré, pour 120 livres et 12 livres de beurre ; le 12 mai 1782, 6 arpents de terre en friche sur Cudot, pour 4 livres 10 sols ; le 30 avril 1783, pour 9 ans, à Pierre Tonnellier, la métairie d’Arblay comprenant 86 arpents de terre, 4 arpents de pré et 6 quar-