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histoire de l'abbaye des écharlis

En 1139, Milon Balbus, fils de Jobert Gifel, ratifie pour trente sous (environ 195 fr.), en présence de Séguin l’Enfant, de Gaudri, curé de Sépeaux, de Renard, comte de Joigny, et de Ithier, seigneur de Toucy, le don fait par son père.

Bernard, fils de Valère ou Vaslier, et ses sœurs Anne et Guiburge, du consentement de leurs maris, Isembart Tue-Bœuf et Henri, abandonnent pour cent sous (environ 650 fr.) la partie de la place d’un moulin près de Villefranche, avec les terres et les prés attenants. L’autre partie de la place du moulin, des terres et des prés est donnée pour quinze sous (environ 97 fr. 50) par Payen le chasseur et ses fils Etienne et Girard, en présence d’Etienne, abbé de Fontainejean, etc., avec l’approbation de Baudoin Fouisnard, de Landric, son fils, et d’Isabelle, sa femme.

Dans presque toutes ces donations, sauf en ce qui concerne le roi et l’archevêque, les religieux, en échange des terres qu’ils reçoivent, donnent une somme d’argent ou autre chose. Si l’on y voit le besoin d’argent des donateurs ou leur impuissance à faire fructifier les terres, on y doit reconnaître aussi la prospérité de l’abbaye.

Non seulement elle reçoit de grandes propriétés, mais encore de nombreux sujets y viennent embrasser la vie religieuse. Sous Guillaume, le monastère est trop petit pour les contenir, de sorte qu’il faut songer à l’agrandir ou à le reconstruire dans un autre endroit. Le lieu où il est bâti est incommode : l’expérience et la nécessité en ont promptement fait reconnaître l’insuffisance et le désavantage. La règle n’a pas été rigoureusement observée : « Le nouveau monastère, dit-elle, sera construit dans un lieu isolé, dans une vallée, de telle façon qu’il réunisse dans son enceinte toutes les choses nécessaires : l’eau, un moulin, un jardin, des ateliers pour divers métiers, afin d’éviter que les moines aillent au dehors, ce qui compromettrait le salut de leurs âmes[1]. » Comme les ruisseaux en sont assez éloignés, l’abbaye n’a pas l’eau nécessaire. Aussi, au lieu de l’agrandir, le troisième abbé, Guillaume, juge préférable de le reconstruire dans un autre endroit. Parmi les donations faîtes précédemment se trouve un emplacement très convenable qui a été donné sous l’abbé Jean par Séguin le Gros et Baudoin Fouisnard. Ce lieu appelé

  1. Jarossay, Hisfoire de l’abbaye de Fontainejean, Orléans, Herluison, éditeur.