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histoire de l'abbaye des écharlis

les dernières années du monastère. — la révolution.

L’abbaye des Écharlis n’avait pas seulement besoin d’une très sérieuse restauration : elle était encore» depuis longtemps, dépourvue de sujets. Du commencement de la guerre de Cent Ans à la fin du xvie siècle, le nombre des moines n’a cessé de diminuer. Ils ne sont plus qu’une dizaine en 1544, 4 après les guerres de religion, 8 ou 10 avant la Fronde, 4 en 1669, 3 ou 4 de 1710 à la Révolution. Et encore, des 4 derniers, un seul est de la contrée : Marie-Joseph Mésange[1] qui est né à Montargis, le 10 juin 1761, de Julien-André Mésange, avocat à Montargis, et de Marie-Anne-Françoise Cheynnault. Il est sous-diacre et a fait profession à l’abbaye de Cîteaux le 17 octobre 1786,

Les autres sont de pays éloignés.

Le prieur, Dom Jean-Antoine Choppin, docteur en Sorbonne, est né le 14 mai 1746 et a été baptisé le même jour dans l’église du Petit-Nancois, diocèse de Toul, dans le Barrois. Il est fils de Jean-Antoine Choppin, maître chirurgien, et de Marie-Anne Collot ; il a fait profession le 6 mai 1767 à Clairvaux et devient prieur des Écharlis. Menu de Chomorceau, qui l’a connu, écrit dans ses Notes historiques, que c’est un homme « très instruit ».

Claude Viennot est né à Anciers, diocèse de Besancon, le 12 septembre 1726. Il fait profession à Clairvaux le 8 septembre 1745,

François Guériot doit être aussi de l’Est ; il écrit en effet de Pont-à-Mousson, le 4 avril 1791, pour demander qu’on lui paye trois quartiers de sa pension.

Leur existence est bien différente de ce qu’elle était jadis. Ce n’est plus, dans les abbayes, cette vie austère et laborieuse des premiers siècles de leur fondation qui excitait l’admiration universelle et attirait tant de sujets. L’aisance et l’abondance ont engendré la mollesse, l’oubli de la règle, le relâchement. Aussi, n’a-t-on plus pour les moines la vénération si grande et si légitime dont les entourait le Moyen Âge.

  1. Arch. de l’Yonne, série Q, domaines nationaux, abbaye des Écharlis,