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histoire de l'abbaye des écharlis

pas sans douleur les religieux mal logés, alors que ses nouvelles constructions lui rendent agréable et commode le séjour des Écharlis, Aussi entreprend-il une œuvre désirée depuis longtemps ; la restauration du monastère. « Le xviiie siècle[1], grâce à la paix intérieure, est témoin d’un grand nombre de semblables restaurations, » Les documents nous manquent pour indiquer de quelle manière on trouve les fonds nécessaires pour ces importants travaux : nous voyons seulement qu’il faut du temps pour commencer cette belle et grande entreprise. Les bois des deux menses, régulièrement aménagés, doivent offrir de puissantes ressources, et c’est sans doute pour parer à une partie des dépenses qu’un arrêt du Conseil d’État, du 15 octobre 1765, autorise à faire couper plus de 50 arpents de bois, mis en réserve dans ceux de la mense conventuelle. » Un emprunt est fait le 21 février 1704.

Le 14 janvier 1764, les religieux présentent une requête à Dom François Lebloy, bachelier en théologie, abbé de Clairvaux, supérieur immédiat des Écharlis, pour obtenir l’autorisation d’emprunter une somme de 3.000 livres afin de subvenir aux besoins pressants et aux réparations urgentes de l’abbaye. L’abbé de Clairvaux les autorise le 23, sans aucune garantie de sa part. Le 17 février[2], Louis Moroy, prieur, Nicolas Perignon, procureur, Étienne Chenou et Nicolas Ernest, religieux, constituent, par-devant Guillemineau, notaire à Villefranche, dom Perignon, fondé de pouvoirs, et lui donnent le pouvoir d’emprunter, au nom de la communauté, au denier vingt, 3.000 livres pour être employées en réparations urgentes et nécessaires, de s’engager à payer 150 livres de rente jusqu’à ce que la communauté puisse rembourser cet emprunt, et d’hypothéquer les biens de la mense conventuelle. Le 21 suivant, Perignon emprunte, à ces conditions, 3.000 livres à Dominique Roze, greffier des eaux et forêts du bailliage de Sens, qui les remet immédiatement en espèces.

Ce n’est que plus de trois ans après, le 14 juin 1767, que la première pierre de la maison conventuelle est posée. Elle se trouve à droite de l’entrée de la cave et porte les noms de Moroy, prieur, et de Perignon, procureur. « La façade[3] de ce bâtiment principal, qui est encore debout, regarde le midi.

  1. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  2. H 650, liasse.
  3. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.