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histoire de l'abbaye des écharlis

Roger meurt en 1733, n’ayant rien fait au monastère. La longue et néfaste administration de cet abbé légitime les nombreuses et justes critiques que l’on fait à la commende.

Son successeur, Jacques de Saint-Pierre[1], archidiacre et vicaire général de Rouen, abbé du Tréport, gouverne l’abbaye pendant 6 ou 7 ans ; il donne sa démission en 1740.

Le 14 octobre 1734[2], il fait une transaction avec les religieux, Antoine Meignan, prieur, Joseph Pannetier, cellérier, Louis Vivien. Comme ceux-ci disent que, depuis le partage de 1680, leurs biens sont diminués, alors que Roger en a recouvré, et demandent en compensation la ferme et le marchais d’Arblay, Jacques de Saint-Pierre leur abandonne, pour la diminution de leurs biens, la ferme de la Prévanche et les marchais d’Arblay avec leurs dépendances; il leur paiera ; 1° pour les biens non rapportés ou retirés dont le revenu s’élève à 1.200 livres de rente, le tiers, soit 400 livres dont l’abbé de Courtenay a joui sans leur en faire état; 2° pour leurs charges claustrales, 600 livres, soit en tout, chaque année, 1.000 livres qu’il versera en deux termes égaux, à la Saint-Jean-Baptiste et à Noël. En outre, il s’engage à leur donner leur tiers sur l’augmentation de deux arpents de terre et de deux arpents de pré et consent à ce qu’ils rentrent en jouissance de la porte et du passage de leurs cloîtres à la grande cour d’entrée qu’ils avaient cédée à l’abbé de Courtenay.

Cet acte juste et bienveillant atteste le désir d’être agréable aux moines et donne l’espoir d’une restauration. Hélas ! c’est le seul acte de Jacques de Saint-Pierre : les quelques années de son gouvernement laissent encore les ruines s’accumuler au monastère. Mais il n’en est pas de même de Gaspard de Coriolis d’Espinouze[3] qui est nommé abbé des Écharlis en septembre 1740.

Il prend comme fondé de pouvoirs Claude Chauvot qui loue le 24 janvier 1751 la ferme de Talouan pour 1.860 livres[4].

Le 16 mai 1764[5], il constitue « pour sa procuration gé-

  1. La Gallia Christiana ne mentionne pas Jacques de Saint-Pierre.
  2. H 650, liasse.
  3. Gallia Christiana, LIX N. de Corialis a rege nominauis est mense septembri 1740.
  4. Étude de Villefranche.
  5. Id.