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histoire de l'abbaye des écharlis

gieux qui n’ont pas de soin, Roger s’oblige, le 10 mars 1710, à leur payer 480 livres (environ 1.440 fr.) par an en deux paiements égaux, les laisse en possession de la ferme de la Pervanche et du marchais d’Arblay, mais garde les dîmes de La Celle-Saint-Cyr et de Poissy, demeure quitte des 70 livres qu’il s’est engagé de payer chaque année, en 1680, et des 140 livres portées dans la transaction du 27 avril 1709.

Ce n’est pas sans raison que les moines réclament si énergiquement. Ils aiment leur monastère et désirent l’entretenir convenablement. Deux religieux, Dom Martenne et Dom Durand[1], qui visitent les abbayes et s’arrêtent aux Écharlis au commencement du xviiie siècle, nous montrent les trois religieux de ce monastère travaillant à réparer leur abbaye entièrement ruinée par les Anglais, les Huguenots et les guerres civiles. « L’ancien réfectoire, disent-ils, sert aujourd’hui d’église qui est assez propre. » Mais comment concilier cette phrase avec le procès-verbal du 2 novembre 1711[2] où sont énumérées les réparations du monastère s’élevant à 1.239 livres 6 sols et où l’église figure simplement pour 90 livres 1 sol de réparations à la toiture. Ces réparations ne peuvent empêcher d’y célébrer les offices. Dom Martenne et Dom Durand ont sans doute exagéré : les Écharlis ne sont point une « abbaye toute ruinée ». Ils ont besoin de réparations : les moines s’efforcent de les faire et si leurs efforts étaient secondés, ils finiraient, comme nous le verrons plus tard, par avoir au moins des bâtiments très convenables. Or, loin de les aider, l’abbé commendataire ne fait même pas les réparations auxquelles il est tenu par l’acte de 1680[3].

Ils sont donc contraints de vendre des terres.

Le 21 décembre 1674[4], ils vendent à Corne Tonnellier, cordier à Villefranche, une maison et 39 arpents de terre situés à Villefranche; le 12 mai 1693[5], à Antoine Fillol, laboureur à Villefranche, une maison aux Vieux-Écharlis et arpents de terre, à charge de leur payer les cens et droits seigneuriaux et 75 livres tournois (environ 230 fr.) et, le avril 1694[6], une rente de 16 bichets de blé,

  1. Voyage littéraire, publié en 1717, pp. 184 et 185.
  2. Étude de Villefranche.
  3. Voir plus loin : acte de 1752.
  4. H 659, liasse.
  5. Id.
  6. H 605, liasse.