Page:Edmond Régnier - Histoire de l'abbaye des Écharlis.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
67
287
histoire de l'abbaye des écharlis

Ils auront : le pressurage franc et la commodité des caves du monastère ; le tiers des cens et rentes appartenant aux Écharlis, à Coulanges, Villevalier, Champs, Jussy, la Saulce et autres lieux ; tous les arrérages de rentes qui n’ont pas été payés jusqu’à la Saint-Jean-Baptiste dernière ; le tiers de toutes les terres qui n’ont pas été labourées depuis trente ans ; la chasse, sans en abuser, dans la garenne proche de l’abbaye.

Les prieur et religieux ne pourront demander autre chose que ce qui est contenu dans cet accord et ne seront tenus à aucune charge sinon aux réparations des bâtiments de la métairie de la Parnanche et de l’étang des Massons.

L’économie promet de délivrer les deniers, grains, vin, cire, huile, etc., dans l’abbaye entre les mains des officiers de la communauté, en quatre termes : Saint-Jean, Saint-Rémy, Noël et Pâques.

Le reste des immenses propriétés des Écharlis est réservé à l’abbé : à lui seul, il en a donc au moins les deux tiers et perçoit ainsi de riches revenus. Aussi, collation d’une abbaye et collation d’un bénéfice deviennent synonymes.

Le premier abbé qui profite de ces immenses avantages est, en 1615, un prince de la maison de Courtenay. Le chef de cette famille, dont plusieurs membres portèrent le titre d’empereurs de Constantinople, est Pierre de France, fils de Louis le Gros. Marié à Isabeau, princesse de Courtenay, il prend ce nom et le transmet à ses descendants. On sait que Louis le Gros et Louis le Jeune répandirent tant de bienfaits sur l’abbaye qu’elle est considérée comme fondée par Louis le Gros et dite souvent « de fondation royale ». René de Courtenay[1], abbé des Écharlis, appartient à la branche principale ; il est fils de Guillaume de Courtenay, seigneur de Chevillon, et de Marguerite de Frétel. Il possède encore une autre abbaye. Mais, à l’encontre de ses ancêtres royaux, René, comme les autres Courtenay qui posséderont le monastère, ne cherche pas à restaurer et embellir les Écharlis et considère seulement les revenus qu’il en retire. Il conserve Blaise Simon comme receveur général.

Le 16 juin 1623[2], Blaise Simon, receveur de la terre des

  1. LV Renalus de Courtenay, princeps atavis, editus regibus Francis, illius Guillelmi et Margaritœ commendatarius Scarleiaruin 1615 necnon Gemeticensis, cessit anno 1627, Gallia Christiana.
  2. H 665, liasse.