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histoire de l'abbaye des écharlis

de l’abbé, de dom Michel Bosquet, prieur, et d’autres personnes, fait le procès-verbal des informations. Les experts déclarent qu’il faut plus de 100.000 livres pour restaurer les bâtiments.

Ce désastre est le dernier que subiront les moines avant leur départ définitif. Sous le long et glorieux règne de Louis XIV, la France n’a plus à déplorer les guerres civiles.

L’abbé qui a fait constater l’énorme chiffre des dommages et qui, d’ailleurs » dispose de tout, vient à leur secours. « Logé[1] dans le palais épiscopal de Lodève ou à Paris dans un somptueux hôtel », il ne peut « laisser les gardiens du monastère dans un dénuement aussi complet ». Les bâtiments et l’église sont réparés. Un procès-verbal du 2 novembre 1711[2] énumère ainsi les réparations à faire dans le monastère :

1.239 livres pour la maison conventuelle, savoir : charpentier, 183 livres ; maçon, 450 livres ; toiture du dortoir, 503 livres ; toiture de l’église, 90 livres ; charrois de 13.000 tuiles, 13 livres.

On voit qu’il n’est question pour l’église que de réparations à la toiture, le reste est en bon état : elle a donc été restaurée.

L’ère des troubles est terminée. Mais, si les moines n’ont plus à craindre des incursions barbares, ils ont des difficultés avec l’abbé commendataire qui prend la plus grande partie de leurs ressources ; ils réclament souvent contre le peu de revenus qui leur est laissé et font, comme nous allons le voir, des règlements, des traités avec l’abbé pour une plus équitable répartition.


conventions entre les religieux, les abbés, les curés.
restauration de l’abbaye

Après la mort de l’abbé Nicolas de Fer, les religieux élisent librement son successeur. Sans recourir à l’autorité royale, en dépit du Concordat, ils nomment l’un d’eux, Denis de Buffe-

  1. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  2. Étude de Villefranche.