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histoire de l’abbaye des écharlis

qu’elle rende son jugement ou que Pellissier soit confronté avec ses témoins, sous peine d’être condamné à 1.000 livres parisis d’amende, elle somme l’évêque de comparaître dans trois jours ; de plus, Gaubert et ses témoins demeureront à Paris, aux frais de l’évêque, jusqu’à ce qu’il comparaisse. Efforts inutiles !

C’est en vain aussi que les moines font mettre en prison, par le bailli de Sens, Bertrand de La Roque, Gaspard Puydôme, Hilaire de Saint-Père, Philippe Blain et ensuite Thomas Paige, prêtres, serviteurs et officiers de Pellissier ; la Cour les élargit, le 10 juin 1546, les laissant libres de rester à Paris ou de retourner chez eux, et élargit en même temps Jean Berneust, secrétaire de l’évêque de Montpellier, emprisonné à leur requête.

En vain, également, l’abbé fait citer neuf religieux par la Cour, le 20 juillet.

Enfin, Jacques Gaillard, Blaise Brouée, Mathurin Courtin, Simon Delavoye, religieux, et Julien Donné dit Peschaul, qui en appellent, le 3 septembre, d’un mandat d’amener décerné contre eux par le bailli de Sens, comparaissent contre Pellissier, Bertrand de La Roque, son maître d’hôtel, et maître Savinien Hodouart, procureur du roi, et obtiennent, le 11 septembre, leur élargissement.

Il n’est plus question de ces procès : Pellissier cessant d’être abbé des Écharlis, les poursuites sont arrêtées sans qu’une sentence soit rendue.

En ces mêmes années, le prévôt de l’abbaye juge deux causes dont la seconde contient d’instructifs renseignements.

En 1542[1], il condamne, pour rapt de Jeanne Cousin, servante de Jean Desvignes, et pour violences en la maison de Desvignes, sur Desvignes, sa femme et ses serviteurs, l’auteur de ces méfaits, Jean Gauldrin, dit Leblanc, à être pendu aux Écharlis, confisque ses biens et ordonne d’y prélever 24 livres parisis (environ 215 fr.) pour Jeanne Cousin. Gauldrin en appelle, est conduit à la Conciergerie et comparaît devant la Gour qui confirme la sentence du prévôt, le 24 janvier 1543.

Elle s’occupe encore, le 2 décembre 1550, d’un autre jugement intéressant. Le prévôt des Écharlis[2] avait condamné, pour vol chez Le Torneulx, un certain Brouard à être battu de

  1. Arch. Nationales, x²a, 96
  2. Id., x²b, 109.