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histoire de l'abbaye des écharlis

que personne ne s’est montré plus obligeant et plus généreux pour les hommes de lettres » plus dévoué à tous les savants ou plus désireux de leur rendre service. »

Un tel prélat ne peut laisser en ruines son abbaye. Aussi lit-on dans la Gallia Christiana qu’il la restaure : eam restauravit, les deux seuls mots, beaucoup trop laconiques, qui nous renseignent sur son œuvre aux Écharlis. Quelle restauration y fait-il ? Si nous la jugeons d’après les autres œuvres de Langeac, elle doit être belle et faite sans parcimonie, et nous croyons, contrairement à Salomon, qu’il construit une église.

Une lithographie de Victor Petit[1], du commencement du xixe siècle, représente le portail de l’église des Écharlis. On y voit une haute porte ogivale surmontée d’une grande et magnifique rosace. De l’avis des archéologues, ce portail est du xve siècle. Or Langeac est le seul abbé qui fasse faire d’importants travaux au monastère. Il fait donc construire une magnifique église. « Celle du xiie siècle[2] a été édifiée à gauche du monastère et son entrée est a l’ouest ; la nouvelle est placée du côté opposé en dehors du carré des bâtiments ; l'entrée est au midi et l’autel au nord… ; à en juger par ses ruines, elle peut avoir 32 mètres de long sur 10 de large (l’ancienne église pouvait compter 75 × 20). »

Jean de Langeac n’a sans doute pas de chargé d’affaire aux Écharlis, car les actes, en général, sont au nom des religieux.

Le 20 juin 1531[3], Pierre Tanisse le jeune, âgé de 18 ans, donne aux moines tous ses biens pour être reçu dans la communauté. La même année[4], les religieux louent à quatre personnes 60 arpents de terre à la Prévanche (aujourd’hui les Quatre-Vents, à Villefranche), pour un bichet de froment, un bichet d’avoine, un sol (environ 0 fr. 60) de rente et un sol

  1. Cette lithographie appartient à M. Charles Hénault, entrepreneur de peinture à Paris, originaire des Lindets, hameau de Villefranche. M. Hénault en a donné un agrandissement à l’église de Villefranche.
  2. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis. L’église construite par Langeac fut en partie brûlée en 1552, puis restaurée. En 1711, elle n’avait besoin que de réparations à la toiture. (Étude de Villefranche.) Salomon dit donc à tort que l’abbaye n’avait point d’église.
  3. H 650, liasse.
  4. H 661, liasse.