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histoire de l’abbaye des écharlis

Le 6 décembre suivant, ils transigent[1] avec les frères Coutelle d’Arblay au sujet d’une pièce de terre de 28 ou 29 arpents et du droit de pâturage dans leurs bois. Quinze ans auparavant, ils prétendaient déjà que ni les frères Coutelle ni d’autres ne pouvaient prendre du bois dans la forêt des Écharlis ; puis avaient transigé le 17 avril 1499[2] avec le représentant des Coutelles, « vénérable et discrète personne Guille Boitart, prêtre ».

Ils défendent aussi leurs droits contre Blondeau, seigneur de Villefranche (1481)[3], contre le seigneur de Précy en 1404 et 1500[4]. Un arrêt du Parlement[5] les maintient en 1512 dans la possession de l’étang de la Chaumotte, du grand moulin de Villefranche, du moulin de Badelan, du four banal et de 500 arpents de terre et de bois voisins de l’abbaye. Un autre arrêt[6] du 23 avril 1516 condamne aux dépens frère Jacques de Bourbon, commandeur d’Auxerre.

La tranquillité n’est cependant pas complète aux Écharlis. Vers 1524[7], trois personnages, Michel de Castres, Laurent des Poissons, Jean de Rives, bâtard d’Étigny, qui paraissent soutenus par François d’Allègre, seigneur de Précy, commettent des vols à main armée dans le monastère et par leurs menaces forcent les religieux à s’enfuir à Villeneuve. Une procédure criminelle est ouverte, mais nous ne savons pas s’il y a condamnation.

Tous ces actes attestent une sage administration. Malheureusement, les religieux ne pourront rendre à leur abbaye sa splendeur primitive. Le monastère végétera. De nouveaux troubles y sèmeront encore la ruine et, ce qui l’empêchera de se relever, C’est qu’une bonne partie des revenus lui sera ôtée. Jusqu’à présent, les religieux ont été les maîtres chez eux et se sont choisi leurs abbés.

En voici la liste, d’après la Gallia Christiana[8] :

1o Étienne ; 2o Jean Ier (1131) ; 3o Guillaume er (1136) ; 4o Landry (1142 ou 1146 à 1160 ou 1163), il repose dans le

  1. H 659, liasse.
  2. Id.
  3. Voir la Famille de Blondeau.
  4. H 650, registre.
  5. H 665, liasse.
  6. Arch, Nat., x²a 71. — Soc. des Se. de l’Yonne, coll. Chastellux.
  7. Id., x²a 77, — Id, ibid.
  8. Gallia Christiana, tome XII, p. 219.