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histoire de l'abbaye des écharlis

fils de défunt Dreux de Villeneuve, chevalier, renoncent[1] à s’opposer à l’acquisition faite par les religieux d’une place tenant à la Maison-Rouge du côté de la Maison-Dieu[2].

Enfin, Étienne, moine des Écharlis, et le prieur de Jully rendent[3] (1283) une sentence arbitrale au sujet de l’eau qui vient de l’étang du prieur de Dicy. Le meunier du prieur de Dicy devra laisser couler l’eau, lorsqu’il en sera requis pour servir aux deux moulins des moines et prêtera serment dans l’église de Villefranche» Les religieux pourront prendre de la marne dans la marnière située dans la justice du prieur de Dicy, à condition de payer les dommages qu’ils pourront causer[4].

On ne se contente pas de faire des dons aux moines pour obtenir leurs prières ou faire célébrer un anniversaire, mais l’on tient aussi à avoir sa sépulture dans l’abbaye.

Il y a un certain nombre d’années, on voyait[5] dans le jardin du cloître du monastère une très belle tombe qui portait cette épitaphe ; « Hic jacet vir nobilis bone memorie Hericus ou Fericus, dominus Cudoti, cujus anima per misericordiam Dei requiescat in pace. » Sur la dalle est tracé un personnage revêtu d’une toge ou plutôt d’un manteau, à son côté gauche est une épée, à son côté droit un bouclier en partie. Près de la tête, deux anges balancent des encensoirs. Les bords de cette tombe sont sculptés et ornés de belles

  1. H 660, liasse.
  2. Arbitrage et sentence de l’archevêque de Sens (1236 et 1239) donnant aux moines la moitié des dîmes de La Celle-Saint-Cyr. (H 651, registre.)
  3. H 658, liasse.
  4. Catherine de Courtenay, impératrice de Constantinople, avait interdit aux religieux les pâturages et usages qu’ils prétendaient avoir sur ses terres labourables près de le tir clos d’Arblay, Pour 20 sols (85 fr.), elle leur cède (octobre 1300) le droit de pâture et deux setters de mouture qui leur ont été donnés par Auberi le Sec et qu’ils ont le droit de prendre sur le moulin d’Henry de St-Hilaire. (H 653, liasse. Essai généalogique, p. 45.) — Guiard de Goulfrault, sire d’Arblay, écuyer, reconnaît (1312 et 1333) qu’il est obligé de payer aux religieux, en la fête de Sainte-Croix de septembre, quatre livres tournois de rente sur les terres et appartenances d’Arblay. Ces quatre livres ont été données en pure aumône par les prédécesseurs de Guiard. (H 653, liasse.)
  5. Quantin, Répertoire archéologique de l’Yonne, Voir Famille de Saint-Phal et Essai généalogique, pp. 20 et 21.