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histoire de l'abbaye des écharlis

Pierre de Précy abandonne aussi tous ses droits sur ces mêmes terres et est tenu d’en garantir la propriété à l’abbaye. De plus, en 1273, Pierre s’oblige[1] à servir la rente de trois setiers de froment donnée aux Écharlis par Mathieu, son frère, pour son anniversaire. Hugues, seigneur de Précy, et Hélissandre, sa femme, confirment[2] (1289) les biens des religieux à Précy et à Cudot, pour la fondation de leur anniversaire.

Autre achat considérable : Erard de Vallery vend[3] (1255) à l’abbaye la forêt de la Conche, contenant 250 arpents, et 30 arpents y attenant près d’une propriété des religieux qui donnent mille livres (environ 108.000 fr. à Erard et vingt livres (environ 2.160 fr.) à sa femme. Cet acte important est ratifié par ses héritiers en 1257, dans une charte de Thibault, roi de Navarre.

Dans une charte[4] (février 1271) de Henri, roi de Navarre, de Champagne et de Brie, Thomas Brunel et Adam de Grès, chargés par Henri d’établir les propriétés des abbayes, des églises et des bourgeois de ses fiefs et arrière-fiefs, font l’état de tous les biens des Écharlis et, pour cinq cents livres tournois (environ 54.000 fr.), leur en assurent, en décembre 1270, la perpétuelle propriété. Le roi donne son approbation : « Volons, loons, confirmons et otroions aux devant dis religieux et à leurs successors, à perpétuité, à tenir an mein-morte sans rapeler. Et pour ceu que ces choses soient fermes et estables à touz jourz, nous avons feit ces letres saaler de notre seau. Ce fut feit an l’an de l’Incarnacion N. S. mil et deus cenz et sexante onze ou mois de février. »

Des possessions aussi immenses donnent lieu à des difficultés, mais les moines savent reconnaître les droits d’autrui[5] et faire valoir les leurs[6].

  1. H 656, liasse.
  2. Id., ibid.
  3. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  4. H 649, liasse. Quantin, Cart. de l’Yonne, III, p. 334.
  5. En mars 1226, Hugues, abbé des Écharlis, reconnaît qu’il est tenu de payer chaque année à Pierre de Cheny six bichets de froment et 18 de mouture. (Salomon.)
  6. Jean Henry et autres, propriétaires d’une maison appelée la Barre, font aux religieux une reconnaissance de cinq setiers de fiomenl et de quatre muids de grain sur leurs terres de Dixmonl (H 654, liasse) ; Guillaume Perdriat reconnaît qu’il est détenteur