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histoire de l'abbaye des écharlis

viron 3.360 fr.) et des joyaux estimés cinquante livres (environ 5.600 fr.). Sa femme, après les avoir poursuivis à ce sujet, leur donne[1] le droit d’en disposer à leur gré[2]. En avril 1229, Gaucher de Joigny et Amicie, sa femme, abandonnent[3] au couvent, pour un anniversaire, leur four de Villefranche. Ils veulent en outre que deux pitances y soient distribuées, chaque année, le second dimanche de l’Avent et le dimanche de Lætare. Garin, maréchal, laisse (1238) six deniers de cens sur ses maisons du bourg de Saint-Jean de Joigny. L’importance des biens du monastère dans les environs de Joigny y réclame la présence d’un mandataire. Aussi le comte de Joigny lui accorde[4] (1238) la faculté d’y acquérir une maison pour un cellérier. En mai 1301, Isabelle de Mello, comtesse de Joigny, donne[5] à l’abbaye vingt livres de rente (environ 1.700 fr.) à prendre sur les fours de Saint-Bris et sur cent livres qu’elle a droit de prendre sur les tailles de ce lieu, à charge d’un anniversaire.

L’abbaye ne reçoit pas seulement des terres, mais, pour leur sanctification ou pour une vie plus douce et plus facile, des familles et des hommes se donnent ou sont cédés au monastère par leurs seigneurs.

Henri, comte de Vienne et marquis de Namur, confirme (1231)[6] les dons en hommes et en terres, que Ferry, seigneur de Cudot, a fait aux Écharlis. Baudoin, empereur de Constantinople, dans une charte datée d’Auxerre, en juillet

  1. H 651, registre.
  2. Narjot Farsit abandonne (1225) 3 setiers de blé sur ses coutumes de Laduz (H 651, registre); Thibault, comte de Champagne, cède (1226), pour le repos de son âme, une partie de la gruerie qu’il a sur les bois des Écharlis, le long de la grange de Beauciard ; Robert de Courtenay consacre (1231) le don fait par Aalez, fille de défunt Landry de Couffrault, chevalier, de toutes les terres et de la juridiction lui appartenant dans la grange commune de Montcorbon, et accorde l’amortissement général des biens compris dans cette donation. Gauthier, chevalier, mari d’Aalez, approuve l’acte de sa femme (Salomon); Hugues, seigneur de Branches, et Nazarie, sa femme, donnent (1232) une maison à Branches (H 65l, registre).
  3. Quantin, Cart. de l’Yonne, III, p. 146.
  4. H 651, registre.
  5. Id., ibid.
  6. Essai généalogique de la maison de Saint-Phalle, p. 20. Voir plus loin.