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histoire de l'abbaye des écharlis

propriétés par des acquisitions, fruit de ses économies, et est choisie, par de nombreux personnages, comme lieu de sépulture. C’est l’apogée !

Au commencement du xiiie siècle, les religieux deviennent propriétaires des grands moulins de Vincelles. Ils les reçoivent (1197)[1] de Villerme, seigneur de Migé, et de Laure, sa femme ; ils achètent la part de Léteric de Vincelles (1201), la part de Rahaud d’Appoigny et de sa femme, d’après des lettres d’Itier de Toucy (1201)[2], avec les terres et prés qui en dépendent, la part de l’abbaye de Saint-Laurent de Cosne, par l’intermédiaire du prieur de Saint-Eusèbe d’Auxerre. Rahaud attaque ensuite la vente qu’il a faite et convient de s’en rapporter au jugement du chantre, sacriste et archidiacre d’Auxerre, qui rejette ses prétentions en 1215[3]. Jean de Froucheaccord leur donne (1216) un tiers de ces moulins. Cette donation nous en révèle l’importance : il y a trois roues ou meules pour le blé et une quatrième pour le battoir.

Par une charte de Henri, évêque d’Auxerre, du mois de décembre 1223[4], Alexandre et Jean, fils de défunt Léteric de Vincelles, chevalier, abandonnent à (perpétuité à l’abbaye leurs droits sur les moulins de Vincelles, la maison, le vivier, les eaux. Les religieux sont tenus de donner chaque année à Alexandre, à Jean et à leurs héritiers, cinq setiers et une mine de grain tel que les moulins en moulent, c’est-à-dire six bichets de froment et seize bichets de mouture à chacun des deux frères. Alexandre et Jean annulent toutes les conventions qu’ils ont faites avec l’abbaye de Reigny au sujet de ces moulins.

L’abbaye de Reigny (sur la Cure, près de Vermenton) possède une partie de ces moulins. Cette copropriété amène des contestations et les deux monastères prennent pour arbitres les vénérables abbés de Pontigny, Clairvaux et Morimont. Ceux-ci décident (1219)[5] que l’abbé de Reigny fera construire des moulins, selon la coutume, avec trois roues pour le blé et une quatrième à foulon et battoir. La quatrième sera

  1. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  2. H 651, registre.
  3. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  4. Quantin, Cartulaire de l’Yonne, III, p. 130.
  5. H 651, registre.