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histoire de l'abbaye des écharlis

Une autre donation très importante est celle des terres et bois de Guillens, près de Montcorbon.

Gautier, dit Bouteloup, propriétaire de la huitième partie des terres et bois de Guillens jusqu’aux haies de Montcorbon, en donne (1170) la moitié à l’abbaye, du consentement de sa femme Aalede et de tous ses enfants. Il excepte les terres ensemencées, les prés et les maisons qui ont déjà été donnés, à la condition suivante : si les possesseurs veulent les aliéner et que Gautier ne veuille pas les acheter, il ne sera permis de les vendre qu’aux moines. Si les bestiaux des frères font des dégâts dans les terres ensemencées ou les prés, les religieux paieront une juste indemnité ; mais après la fenaison et la moisson, les animaux pourront paître partout. Gautier et son fils Guillaume font le serment de garantir cette donation. Les moines donnent en échange 30 livres (environ 3.900 fr.) à Gautier, un cheval à Guillaume, deux vaches avec leurs veaux et


    terres et bois de Bauciard, près Vaudeurs, et Girard de Jarville, le bois de Vaulune, paroisse de Vaux-sur-Lunain. (H 651, registre.) — Mainard Tue-Bœuf, qui revendique le moulin de Villefranche, dont remplacement a été donné en partie, vers 1139, par Anne, femme d’Isembart Tue-Bœuf, reconnaît, en 1157, que ses prétentions sont injustes, s’engage à laisser à l’abbaye la propriété de cet emplacement et reçoit pour cela dix sous (70 fr.) des moines. (Quantin, Cart. de l’Yonne, II, 81.) — Séguin de Véron, Hugues, son fils, Étienne, son gendre, cèdent (1158) pour dix livres de Provins (1.400 fr.) la forêt de Chaumont à l’exception des endroits défrichés, et conviennent que si, dans la suite, ils remettent six livres de Provins (840 fr.) aux religieux, ils redeviendront propriétaires de la forêt, mais laisseront le droit d’usage au monastère. Ils donnent en outre le droit d’usage dans les forêts de Bordin et de Faid, en présence de Garin, curé de Véron, etc. Erinensendis, femme de Séguin, et Rosceis, épouse d’Étienne, consentent à cette donation devant Godefroi, curé de La Ferté. Landry, dit Pied-Maigre, donne cinq arpents de pré à Triguères (1165) (H. 651, registre), et Salon, vicomte de Sens, le droit de pâturage pour les bestiaux des granges de Talouan et Vaumorin. La même année, Henri, fils de l’Exilé de Châteaurenard, concède à perpétuité, pour l’âme de son père, le droit de curer, dans toutes ses terres, le bief du moulin de Villefranche, sans en endommager les bords. Ce qui en sera retiré sera mis, selon l’habitude, sur les bords et ensuite sur un chemin près d’une croix et dans un buisson qui est au-dessous du pré. En outre, Henri déclare éteinte à jamais sa querelle avec les religieux au sujet d’une parcelle de terre qu’il réclamait dans la clôture du