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histoire de l'abbaye des écharlis

partie de la voûte de cette arcade est tombée. « À droite est une petite chapelle carrée du xiiie siècle, objet d’un pèlerinage très fréquenté, dédiée à Notre-Dame de Pitié, dont la statue[1] en bois du xive siècle est au-dessus du porche ; voûtes en ogives à boudins retombant aux angles sur des consoles[2]. » Au-dessus de la porte de cette chapelle se trouve un appentis supporté par deux murs et « deux colonnes[3] renversées à chapiteaux munis de quatre crosses et de feuilles d’eau ».

Luc Leriche a voulu que ses cendres et celles de sa femme reposent en cette chapelle et imposé par testament, à ses héritiers, la charge d’entretenir à perpétuité ce lieu antique et vénéré.

C’est là, comme nous le verrons dans l’Histoire de Villefranche de la Révolution à nos jours, que « chaque année[4] de nombreux fidèles viennent à certaines époques adresser des vœux ou adoucir des regrets ».

Enfin, la fontaine carrelée coule encore abondamment, mais la fontaine minérale, nettoyée et restaurée en 1912, n’a point cette odeur de fer que lui trouvait, au milieu du xviie siècle, Paul Dubé, docteur-médecin à Montargis.

Ce médecin a publié sur les eaux de cette fontaine un traité[5], en latin, ayant pour titre : De mineralium natura in universum, ubi prœsertim de aqua minerali fontis Escarleiarum (vulgo des Écharlis) prope Montargium, cujus vires in usum medicum expenduntur. Opera et studio M. Pauli Dubé, doctoris medici Montisargii.

Après une épître dédicatoire très emphatique au prince Louis de Courtenay[6], seigneur de Chevillon, une épître au

    merie, on remarque une ligne gravée ayant la forme d’une crosse d’évêque. Ce grès, taillé en forme de borne, est peut-être une ancienne borne de l’abbaye.

  1. Cette statue n’existe plus.
  2. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, p. 149.
  3. Id., ibid.
  4. Amand de Saint-Amand, Souvenirs du château de Prunoy (manuscrit).
  5. Le traité se trouve à la Bibliothèque d’Auxerre. Salomon, Histoire de l’abbaye des Écharlis.
  6. Ce traité est orné du blason du prince (le Courtenay (3 fleurs de lys et 3 besans).