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que, sans l’intervention inopportune de la tante Adèle, il aurait en ce moment lié à tout jamais son destin à celui de la jolie Laure.

— Bah ! dit-il, ce n’est que partie remise ! Et je ne suis pas l’homme auquel une petite femme nerveuse impose un ménage blanc.

Laure, de son côté, écoutait les reproches de tante Adèle qui s’élevaient en termes amers contre l’attitude de sa nièce… laquelle avait failli perdre l’honneur en même temps que sa vertu, dans une aventure ridicule.


Elle s’alla jeter sur son lit (page 19).

— Vraiment, lui disait-elle, ma petite Laure, il fait bon d’être originale, mais pas à ce point. Je tremble en me demandant ce qui serait arrivé si ce misérable avait réussi à te violenter.

— Eh bien mais, il ne serait rien arrivé du tout. Après tout, je serais sa maîtresse à présent, ce qui n’a pas grande importance puisque avant un mois je serai légitimement mariée avec lui.

— Que vas-tu dire là ?

— Rien que de très naturel. Quel jour se marie M. d’Herblay ?

— Mais, le 14 avril, je crois.

— Fort bien, moi aussi, je me marierai le 14 avril et j’entends que ce soit à la même heure et à la même église.

« Je veux lui montrer que je n’ai pas plus de peine que lui à le remplacer.