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depuis toute l’après-midi et il est inutile de dire qu’ils ont déjà bien employé leur temps. Ils l’ont si bien employé qu’ils ne se sont pas rendu compte de la fuite des heures et que, lorsque la pendule sonne, Gabrielle s’écrie innocemment.

— Déjà six heures !

— Six heures ! ma Gaby chérie… Non, c’est sept heures…

— Ah zut !… Une heure de perdue !

— Peux-tu dire…

— Oui, enfin, heureusement que mon époux ne sera pas rentré à la maison avant 8 heures et demie… C’est ce soir sa partie de match, et lorsque c’est sa partie de match… il faudrait presque aller le chercher au café… et l’arracher à son billard…

— Il est champion !

— Oh ! champion… champion des amateurs de son quartier… Moi, je déteste ce jeu-là, le billard… je trouve stupides ces hommes qui tournent autour d’une grande table pour faire rouler des boules sur un tapis vert.

— Que veux-tu, c’est une distraction comme une autre… En tous cas, elle n’est pas dangereuse… et tu ne devrais pas la condamner aussi sévèrement…

— Et pourquoi donc ?

— Pourquoi ! charmante amie, parce que, si ton mari ne jouait pas des matchs de billard… tu ne serais pas là, en ce moment dans mes bras… c’est le billard de ton époux qui te procure la liberté…

— Alors… Vive le billard !… et vive la liberté !

— Et vive l’Amour… petite folle jolie !…

Sur quoi Roger et Gaby profitent une fois de plus de la liberté que leur vaut la passion d’Anselme Trivier pour le billard. Ils en profitent longuement.

Lorsqu’elle est revenue à elle, Gaby se jette au cou de son amant, et lui dit :

— Mon chéri ! Voilà comme j’aime jouer au billard.

— Et moi donc !

Et, caressant les seins potelés de sa maîtresse, il ajoute :