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— Quand même un quart d’heure, on peut bien l’employer… si on veut…

Allez donc résister à une petite femme qui vous dit cela gentiment en vous regardant avec des yeux avides… des yeux brillants de désir…

Le quart d’heure se prolongea un petit peu, puis, précipitamment, Roger, ayant accompagné Gaby, revint et appela Baptiste, son ordonnance, pour lui demander son chapeau et sa canne.

— C’est tout ? lui dit le soldat… Mon lieutenant n’a pas d’ordres à me donner…

Roger jeta un coup d’œil autour de lui, sur les meubles qui garnissaient la pièce, puis il dit :

— Si… Tu porteras cette chaise chez le tapissier, elle est toute démolie !…

viii

Et Anselme tombe dans le piège


Anselme Trivier a reçu la seconde lettre anonyme. Elle l’a naturellement fort intrigué. D’abord, celle-là, au lieu d’être écrite à la main, était tapée à la machine, précaution nouvelle que n’avait pas prise son premier correspondant.

Mais, en revanche, elle était beaucoup plus précise, et cette précision même a beaucoup impressionné le pauvre mari. Tous ses doutes antérieurs lui sont revenus, tous ses soupçons se sont réveillés avec plus de netteté encore qu’auparavant.

Le correspondant mystérieux qui le tient au courant des amours coupables de Gabrielle ne lui a d’ailleurs pas donné le temps de réfléchir. Il a reçu la lettre le jour même où le rendez-vous a été donné, le matin pour l’aviser qu’à trois heures de l’après-midi sa femme serait chez le lieutenant Brémond.

Vraiment, qui peut être aussi bien renseigné ? Qui peut avoir intérêt à le prévenir ainsi ?… Le pauvre Trivier se