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— Oui… là… Je l’ai inventée pour voir ce que tu dirais…

Cette réponse tranquillise beaucoup Gabrielle, car, au fond, depuis le soir, elle se demandait s’il n’y avait pas du vrai dans cette affirmation de son mari qui disait connaître une maîtresse de Roger…

Mais, tranquillisée sur ce point, cela ne l’empêche pas de continuer à vouloir confondre son époux…

— Tu n’as pas honte d’inventer des choses pareilles…

— Écoute, ma petite Gaby… Tu sais ce que c’est, lorsqu’on aime, n’est-ce pas… Et puis, il y a tant d’histoires de maris trompés… Alors, on est un peu excusable… Mais je suis bien convaincu maintenant que j’ai eu tort, qu’il n’y a jamais rien eu entre toi et Roger…

— C’est monstrueux !… monstrueux !…

— Non jamais… Tu me pardonneras, n’est-ce pas ?… Tu oublieras…

— J’essayerai… Si seulement on pouvait savoir qui a écrit cette lettre de dénonciation…

— Oh ! ça… c’est absolument impossible. C’est une écriture qui m’est complètement inconnue…

Gabrielle sentant que son mari était définitivement vaincu et repentant, crut bon de s’adoucir :

— Et dire que tu nous as gâté une si bonne soirée…

Mais Anselme la reprit tout de suite :

— Oh ! Nous pouvons encore la finir de façon agréable… Gaby… si tu voulais être bien gentille… pour me prouver que tu me pardonnes…

— Voyons !… Anselme… Tu n’y penses pas !…

Mais Anselme y pensait beaucoup, au contraire, il ne pensait qu’à cela.

Et Gaby, couchée dans le lit conjugal, accepta de montrer à son mari qu’elle lui pardonnait complètement…

Même pour lui prouver qu’elle n’accordait à personne d’autre des faveurs auxquelles seul il avait droit, elle se montra très généreuse dans la façon dont elle lui pardonna… si bien qu’Anselme en fut ravi…

Il fut ravi… mais, faut-il le dire, revenu à lui, et méditant sur tous les événements de cette soirée, il se demandait