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Mais il n’a pas mis assez de conviction dans sa protestation.

D’ailleurs Gaby sait bien que son mari a cru à ce que lui écrivait son mystérieux correspondant… Elle a maintenant l’explication des propos bizarres tenus par Anselme avant et pendant le dîner. Il cherchait à surprendre un mot, un geste, une attitude de Roger ou d’elle-même…

Cependant, il faut tenir tête à l’orage… Après la scène de larmes, la colère est nécessaire,

Gabrielle se relève, et c’est d’un ton irrité qu’elle crie à son mari :

— Tu caches la vérité !… Si, tu y as cru… Si… Tu as osé me soupçonner… Hélas !… J’en suis bien certaine… Je comprends tout, maintenant… toutes ces histoires d’adultère…

— Ma petite Gaby, je t’en prie…

Et Anselme, qui veut calmer cette fureur, s’approche de son épouse qu’il essaie d’embrasser.

Mais Gabrielle ne veut rien entendre, elle se recule au contraire…

— Non… Non… Tu m’as offensée trop gravement… Je ne veux pas que tu me touches… Tu n’es qu’un misérable…

— Mais je te jure, ma chérie…

— Ne fais pas de faux serment, par-dessus le marché, Avoue plutôt, avoue que tu m’as soupçonnée… que tu as soupçonné aussi ton ami… La prochaine fois qu’il va venir, ici je vais lui faire des compliments sur ses bonnes fortunes, je lui demanderai de me faire connaître son amie, cette dame brune si délicieuse que tu as vue avec lui…

Devant cette offensive si inattendue, c’est maintenant le mari qui ne sait plus comment résister, c’est lui qui fait mine de coupable, balbutie n’importe quoi pour se défendre… ne trouvant à dire que… « Je te jure que ». « Je t’assure bien ». « Je t’affirme »…

Lorsque Gabrielle lui parle de l’amie brune du lieutenant, il lui dit :

— Ne fais pas cela, surtout ?… Ne fais pas cela !…

— Eh quoi !… Aurais-tu inventé l’existence de cette femme ?…