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tions, ne pensant pas à mal, confiant dans la vertu de Gabrielle… Il entrait chez lui, d’un pied léger… ne pressentant aucune catastrophe…

Aussi fut-il quelque peu surpris de trouver dans son salon un officier qu’il ne connaissait pas…

Mais avant qu’il eût manifesté cette surprise, la tante de Gaby l’accablait de reproches :

— Vous voilà enfin ! lui disait-elle, depuis le temps que nous attendions votre retour !… Cette pauvre Gaby est encore toute tremblante de ce qui lui est arrivé… et sans monsieur…

Là, Anselme crut nécessaire d’interrompre sa tante pour lui poser un point d’interrogation :

— Monsieur ?… fit-il…

— Monsieur, dit Gabrielle, que j’ai prié de venir jusqu’ici, car je tenais à ce que tu pusses le remercier toi-même, monsieur m’a rendu tout à l’heure un immense service…

— Lequel donc ? questionna Anselme intrigué…

— Celui, reprit la tante, qu’un galant homme doit rendre à une femme dans certaines circonstances…

— Mais encore…

— Eh bien ! voici : depuis plusieurs jours, j’étais poursuivie par un ignoble individu !… un satyre !…

— Diable !… Et tu ne m’avais rien dit ?… Je t’aurais accompagnée…

— Je n’ai pas voulu t’inquiéter, ni te faire intervenir inutilement. Je croyais que cet odieux personnage, voyant que je ne répondais pas à ses avances, finirait par renoncer à m’importuner.

« Mais, loin d’y renoncer, il s’entêtait… et tantôt, comme je passais place Pereire, il a eu, une fois de plus, l’audace de m’adresser la parole…

Anselme bondit :

— Ah ! Si j’avais été là !…

— Mais tu n’étais pas là. Je voulus appeler un agent… Comme toujours, dans pareil cas, il n’y en avait pas… Heureusement, monsieur passait… alors, dans mon trouble, je lui ai demandé secours… Et il a infligé à ce goujat la correction qu’il méritait…