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— Sans doute, monsieur, reprend la tante… Sans doute, mais, de nos jours, il reste si peu de galants hommes…

Gaby était enchantée de voir sa tante prodiguer tant de compliments à Roger. Elle intervint à son tour, pour dire :

— Oh ! monsieur… Je suis toute confuse !… Ma tante vous remercie avant moi… Mais croyez bien que si je ne l’ai pas fait plus tôt, c’est que j’étais toute troublée des propos odieux de ce malotru… Mais si vous voulez me faire le plaisir de m’accompagner… mon mari sera heureux de vous remercier lui-même.

Naturellement Roger refusait. Il n’avait fait que ce que tout homme eût fait à sa place… cela ne valait pas la peine… il ne voulait pas être importun… Mais la tante de Gaby insistait à son tour :

— Ma nièce a raison, monsieur… Ma nièce a raison… Et son mari serait désolé s’il ne pouvait lui-même vous remercier…

Et Roger dut s’incliner, se laissant faire une douce violence pour se rendre chez le pauvre Anselme Trivier, lequel, pour l’instant était, comme toujours, accaparé par les carambolages savants.

iii

anselme Trivier est enthousiaste


Roger a donc suivi les deux femmes qui le conduisent chez Gaby. Le voici dans l’appartement de sa maîtresse, qui lui fait les honneurs le plus courtoisement et le plus correctement du monde… devant sa tante.

Celle-ci est bien un peu gênante, car Gaby brûle du désir de connaître l’impression de son amant et de savoir comment il trouve son home. Le tour de force est accompli, elle l’a introduit chez elle, tout à l’heure elle va le présenter à son mari, qui ne verra dans ce lieutenant si chevaleresque qu’un homme distingué, prompt à secourir les femmes insultées dans la rue. Cela suffira-t-il pour que les deux hommes