— Adèle ! fit-il… Adèle… la petite bonne !… mais comment se peut-il ?…
Au son de la voix maintenant, Adèle ne reconnaissair plus le patron de l’hôtel des Gais Lurons ! C’était infernal ! Il lui semblait que c’était un autre qui lui parlait.
— De la lumière, fit-elle, vite ! de la lumière !
Et elle bondit, rapide, hors du lit, puis éclaira la pièce.
Immédiatement elle reconnut le notaire.
— Maître Robert, dit-elle, vous !… C’était vous !
— Oui, c’était moi ! Mais, chut ! sois discrète !
— Et vous osiez venir trouver Madame dans sa chambre ?
« Vous êtes donc son amant ?
Son amant ! On pensait déjà qu’il pût être l’amant de dame Jeanne !…
— Ne m’interroge pas là-dessus, dit-il, explique-moi plutôt pourquoi tu te trouvais dans le lit et dans la chambre de ta patronne.
— C’est un secret que je ne dois pas révéler…
— Pourtant, n’avais-tu pas donné rendez-vous à minuit…
— À maître Honoré, que si fait, mais cela ne m’empêche pas d’être ici, au contraire… Je croyais sauver ma vertu… mais hélas !
— N’en parlons plus… C’est une chose passée, à présent… Mais donne-moi plutôt la clé de cette énigme, car j’ai quelque chose de très urgent à confier à Mme Honoré.
— Ne me l’avez-vous pas déjà confiée à moi-même ?
— Ce n’est pas cela, seulement… Dis-moi vite où elle est.
Adèle, dont les larmes étaient séchées, regarda son amant (elle avait bien le droit à présent de le nommer ainsi) et elle lui dit en souriant :
— Dame, si vous avez trouvé la servante dans le lit de la patronne, vous devez bien vous douter que la patronne se trouve…
— Dans le lit de la servante ?
— Parbleu ! Où voulez-vous qu’elle soit ailleurs ?
— C’est vrai. Mais encore, pour quelle raison cette substitution ?
— N’avez-vous pas deviné, maintenant que vous savez que maître Honoré a rendez-vous avec moi à minuit dans ma chambre…
Le notaire comprit : Il se frappa le front :
— C’était donc un complot entre dame Jeanne et toi !