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comme royaliste et que son père, sans le dévouement d’un serviteur fidèle, n’eût point échappé à la guillotine.

Du mariage d’Estelle Pozzo di Borgo avec Jean-Charles Blanc qui fut inspecteur général des finances sous le roi Joseph, deux fils naquirent : l’aîné, Louis, à Madrid, le 29 octobre 1811 ; le cadet, Charles, à Castres, en 1813. À ne les juger que par la tendresse de leur affection, on les eût dit jumeaux. Un cœur pour les deux, un talent pour chacun, — talents de genre différent, mais d’intensité égale.

Après le dernier acte de l’aventure royale en Espagne, le père des deux garçons regagna la France et s’établit dans le Rouergue. Louis Blanc, à l’âge de sept ans, entra au collège de Rodez, où son frère Charles ne tarda pas à le suivre, et où ils firent l’un et l’autre de très brillantes études.

Lorsqu’ils en sortirent, leur mère était morte, leur père était ruiné.

Les deux frères se ceignirent les reins pour la lutte ; celle-ci promettait d’être âpre, sans répit, et elle a tenu parole. Abrités dans une chambrette, rue Saint-Honoré, à l’hôtel de l’Étoile du Nord, explorateurs tenaces, ils