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graves ou redoutables, étayant chacun de ses efforts d’un talent d’écrivain de premier ordre, du prestige d’une éloquence fière et élevée, de l’austérité d’un patriotisme à toute épreuve, voilà certes de quoi remplir un volume et où à chaque pas la biographie de l’homme se confondrait avec les fastes de la France. La condensation, en revanche, d’une pareille abondance de matériaux présente des difficultés sérieuses. Quels sont les faits qui commandent le développement, quels sont ceux qu’il suffirait de mentionner, ou bien d’autres encore qu’il serait permis de passer sous silence ? La logique se charge de fournir la réponse : résumer en peu de mots ce qui est généralement connu, marquer d’un trait les incidents principaux, et se rabattre, en fin de compte, dans la mesure de ses ressources, sur certains détails de la vie intime, ceux-là surtout qui, jusqu’ici, ayant échappé à l’investigation des biographes précédents, offrent l’attrait de l’inédit. Telle est la voie, et nous allons la suivre.

Louis Blanc ne doit ses convictions républicaines qu’à lui-même. Pour le prouver, il suffit de dire que son grand’père, pendant la Révolution, mourut sur l’échafaud, condamné