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peau français sur la terre d’exil, et l’empressement avec lequel l’acueillirent les hommes les plus éminents de la société anglaise.

Après vingt années d’exil, Louis Blanc accourut prendre sa part des angoisses du siège de Paris. Comment allait-il être reçu ? Chassé jadis par l’indifférence des uns, par les malédictions des autres, — oublié sans doute aujourd’hui ? Non, de ce côté-là, il n’aura pas à se plaindre. Au 31 octobre, on lui offre le pouvoir. Un coup d’État, et cela en présence de l’ennemi ? Jamais ! Il refuse. Aux premières élections, il avait été nommé membre de l’Assemblée nationale au chiffre énorme de 216,471 voix.

La part qu’il prit aux travaux de l’Assemblée nationale est bien connue. Nul n’ignore avec quelle ardeur, et l’on peut dire avec quel courage, il combattit le système de compromis d’où sortit la Constitution de 1875, et s’il avait besoin à cet égard d’être justifié, comme il le serait aujourd’hui par la nécessité partout proclamée de reviser le pacte fondamental !

Louis Blanc ne s’était pas jeté dans l’insurrection de la Commune, la guerre civile en présence de l’ennemi lui paraissant le plus