Il y a cela de remarquable dans la vie militante de Louis Blanc, qu’il s’est fait toujours un devoir d’éviter les personnalités. Ses ennemis sont les idées fausses, ou qu’il croit telles, et il n’en a jamais cherché d’autres. Il refusa donc l’insertion d’un article qui tranchait si fort avec ses habitudes de modération et de courtoisie.
Maillefer vit autrement les choses. Le tapage, l’esclandre, n’était-ce pas la vie d’un journal d’avant-garde comme le Bon Sens ? Maillefer insista sur l’insertion. Louis Blanc ne céda pas un pouce de son terrain.
Conformément à ce qui avait été convenu, la rédaction tout entière fut invitée à se prononcer sur le différend. Séduite par la verve endiablée de Capo de Feuillide, elle vota à l’unanimité contre Louis Blanc. Le lendemain l’article parut.
Girardin menaça de répondre par un procès en diffamation.
Capo de Feuillide, en quête d’auxiliaires influents, eut recours à Carrel.
Celui-ci ne tenait nullement à se précipiter dans la bagarre. Mais il se rappela par malheur un certain roman de Capo de Feuillide, sur les massacres du Midi, intitulé le Tourneur de