serait très reconnaissant, d’être admis à un nouvel essai de ses forces, dans un autre article et sur un autre sujet.
« Eh quoi ! dit brusquement Carrel, je me croirais le droit d’un refus que je n’ai pas su mieux motiver ! Non, parbleu ! Votre article passera demain au National et il n’y sera rien changé. »
Après la retraite de Cauchois-Lemaire, Rodde demeurait seul à la tête du Bon Sens. Mais ses jours étaient déjà comptés. À son lit de mort, il eut une longue conférence avec M. Lefèvre, propriétaire du journal. Dévoué à l’œuvre, il se préoccupait de lui assurer un solide avenir. À ce titre, il supplia M. Lefèvre d’en confier la direction au plus jeune de ses collaborateurs, à Louis Blanc. Les membres de la rédaction, appelés à émettre leur avis, approuvèrent à l’unanimité le vœu de l’agonisant.
Le lendemain de la mort de Rodde, M. Lefèvre éprouva des hésitations ; il fut perplexe. Un rédacteur en chef, à son idée, si précieuse que fût sa valeur intellectuelle et morale, avait à satisfaire à d’autres conditions encore. Il devait représenter devant le public, et il ne faut pas oublier que Louis Blanc