Page:Edmond - Louis Blanc, 1882.djvu/11

Cette page a été validée par deux contributeurs.

avoué à la cour royale, position qu’il quitta, aussitôt que cela lui fut possible, pour aller faire à Arras l’éducation du fils d’un constructeur de machines, M. Hallette.

Il vécut là deux années, pendant lesquelles, à l’abri du souci quotidien, il put consacrer ses loisirs à de fortes études personnelles. Des productions littéraires s’alignaient en même temps à la file : des poésies d’abord, essais pour ainsi dire obligatoires chez tout vaillant esprit, à la période de sa première jeunesse, comme par exemple deux poèmes : l’Hôtel des Invalides, et Mirabeau, plus tard l’éloge de Manuel en prose, ouvrages couronnés par l’Académie d’Arras, et enfin une longue série d’articles politiques, publiés dans le journal le Progrès du Pas-de-Calais.

La glace était rompue ; l’ouvrier mettait la main à l’œuvre : il sentait désormais et mesurait la valeur de ses forces, et il lui tardait de les produire sur une scène proportionnée à leur intensité. En 1834, il rentra à Paris, certain cette fois-ci d’avoir aplani les obstacles préliminaires sur sa route. Et comment ne l’eût-il pas été ? N’emportait-il pas précieusement dans sa poche une lettre très cordiale de Fr. Degeorges