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Le garde ajoutait que le malfaiteur avait tenté de l’intimider en le menaçant des « hautes autorités », puis de le corrompre en voulant lui faire porter une lettre au maire, « afin, disait le procès-verbal, d’induire en erreur sur les faits précités le premier magistrat de la commune ».

Enfin, le rapport terminait en disant que le malfaiteur avait refusé de justifier de son identité, et qu’il était préjugé sans domicile et sans profession.

Le garde parti, le maire et l’instituteur se congratulèrent mutuellement. Ils pensèrent que le prisonnier était quelque Parisien en excursion, trouvèrent la farce très drôle, prêts d’ailleurs à rejeter toutes les responsabilités sur la surdité du garde champêtre, et immédiatement ajoutèrent à la liste des habitants du village le malheureux bicycliste avec la mention convenue : vagabond inconnu enfermé au corps de garde.