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CONTESET NOUVELLES. LE DEUXCENTIÉME iAiors»c’estbien199,-ilc’y*pasd’erreur ?

—C’est.tien.199,monsieurlemaire,il n’yàpasd’erreur. t -Etrienàespérer’d'icidemaiilmatin : paaànenfantà naître ? - Pasunentantànaître. - EtàGrouilly ? - Grouillycomptedeuxcentshabitants f8të. - Nouasômjnesflambés ! Et le mairearpentaitrageusementla grandesalleoùseréunissaithabituellement lè conseilmunicipalde Châteauvieux. Il étaitfurieux,lemaire,carc’étaitl’honneur delacommunequiétaitenjeu : depuisdes tempsimmémoriaux, Châteauvieux étaitplus importantqueGrouilly,ancienhameau,et voilàmaintenantquelehameaudépassaitla commune ! Larivalitéétaitgrandeentrelés deuxvillages : queltriomphepourlesgens de-Grouilly ! : LemairedeChâteauvieux,anciencapitainede gendarmerie,entendaitparprincipetoujoursavoirraison. Mais,cettefois, commentrésoudrepareilproblème

? Les 

1feuillesde recensementdevaientpartirle lendema.inmatinpourla sous-préfecture et1 ohne pouvaitsongerà les retarder.Le tempsmanquaitpourinviterdesparèntset desamisà venirpasserla.journéeà Châtéauvieux, afindelescomptertraîtreusement sommerésidantdanslepays.Lemaireregardaitl’instituteur, cherchantuneinspiration. Desoncôté,lemaîtred’école,lui,eût

étéheureuxdetirerd’unaussigrandembar-
raélepremiermagistratdelacommune.

—Pourun,pourunseulquinousmanque, répétaitlëmaire. - J’aiuneidée. ! s’écriasoudainl’instituteur. , 1 —Laquelle ?

- Faitesvenirlé gardechampêtre.

héléparla fenêtreet dépêchéchezl’ancien militairechargédefairerégnerlebonordre danslacommune.

! Cependant,l’instituteurexpliquasonidée : 

avoirunprisonnier,n’importelequel,arrêté pourn’importequoi ; biensegarderdelui demanderaucuneexplication,l’enfermer danslecorpsdegardejusqu’aulendemain matinet nele délivrer,enluifaisantdes excusessibesoinenétait,qu’aprèsl’expéditionà lasous-préfecture desfeuillesderecencementsurlesquellesonl’auraitfaitfigu- reraveclamention, :vagabondinconnuelt,

!ferméaucorpsdegarde. 

• —Bravo ! s’écrialemaire.Ça,c’estune idée ! D’autantplusquele gardechampêtreétantcomplètement sourd, l’individu arrêtépourraprotestertantqu’ilvoudra. Lorsquele gardechampêtrearriva,le maireétaittoutjoyeux,et l’instituteuravait , surseslèvreslésourireinodestedel’homme

  • inspiré.

, t Lemaire,d’unevoixforte,ordonna : - Gardechampêtre,vousallezVouspos-

  • tersurla route,à la fourchequisetrouve

à l’entréedu pays.Le nremierpassant : homme,femmeouenfant,étrangerauvil- 1 lage,quevousapercevrez,Vousl’arrêterez r incontinentet,quoiqu’ilvousdise,quoiqu’il fasse,sansécouteraucunedeses. explica- , tions,vousl’enfermerezdansle corpsde garde. , Legardechampêtreétaitstupéfait.Il crut

quesasurditéluiavaitfaitmalcomprendre

et,bienquelemaireluieûtcriédansles oreilles,il luidemandaderépétersesinstructions. " :’ Lemaire,alors,griffonnasurun papier "1à en-têteofficielcequ’ilattendaitdugarde. Celui-cinecomprenaitpaslesTaisonsd’une

  • mesureaussiextraordinaire,maiscommele

maireetl’instituteursemblaientêtreparfai-- fementd’accôrd,il enconclutqu’ilsavaient debonsmotifspouragirainsiet,esclave Helaconsigne,il allaiprendresa factionà l’endroitdésigné.

! La"routeétaitpeupassante.Apeine,de 

tempsàautre,uneautodécelait-ellesaprésenoepar, unénormenuagedepoussièreet passaitcommeunbolidesouslesyeuxdu

gardechampêtre,-quiavaitau-moins,étànt
  • sourd,l’avantagedene pasentendrele bruit

dumoteur, « Lebravepréposéà lasurveillance’delaj campagnene pouvaitpourtantpasarrêter’ »ilesautos. Il étaitlà 3epuisuneheure,maudissant -, le maire,l’instituteuret lespassants,homr 1jnes,femmesouenfants,quinevenaientpas se fairearrêter,lorsquesurvintunbicy---. .,.C’étaitunjeunehommefortélégantqui - se.dirigeaitprécisémentversGrouilly.Mais, >arrivéà la fourche,il s’arrêta,nesachant - s’ildevaitprendreà droiteouà gauche. Ils’adressadoncaugardechampêtrepour luidemandercerenseignement. - Pardon,monbrave,luidit-il,commeil v. a pasdepoteauindicateur. Le gardeétaità lafoisheureuxetstupéfait, heureuxdetenirenfinsonpassant,stupéfaitqu’ilvîntlui-mêmes’adresserà lui. Commeil n’entenditpas untraîtremot dela questionquelebicyclisteluiposait, ilenprofitahypocritement pourcroireà une insulteet,sanslelaisser,acheversaphrase, il apostrophalenouveauveniu : -Ah 1vousm’injuriez,s’écria-t-il.Ça vabien,monami. Etilappréhendalejeunehomme,malgré sesprotestations. Vainementleprisonniersedébattait,demandantdesexplications, tempêtant,menaçant, detoutcela,légardeneretenaitque quelquesmots : maire,préfet,révocation. etilenconclutquele«malfaiteur»voulait l’intimiderenluifaisantcroirequ’il possédaitdehauteârelations. Il Ti’ebeutcure, d’ailleurs,ayantl’ordreformeldumaire,et le bicyclistefutenfermédamlewrpsde carde. - Aprèsavoirrefusédeprendreunelettre quesonprisonniervoulaitluiremettrepour lemaire,legardechampêtres’enfutrendre compteà cedernierdesamission. Lemaireexultait ; ilemmenaincontment legardechampêtrechezlemaîtred’écoleet là lè garde,avecla consciencedu devoir accompli,rédigeaun procès-verbalà peu prèsconçuencestermes : -CIEtantà la bifurcationdesroutesde Grouillyet de Châteauvieux, nousfûmes attaquéparunindividuquise dirigeaitvers Grouillysurunvélocipède,et quiseprécipitaversnousen nousinsultantet nous traitantde«poteauindicateur». Legardeajoutaitquelemalfaiteuravait tentéde l’intimideren le menaçantdes « hautesautorités»,puisdelecorrompre envoulantlui faireporterunelettreau maire,« afin,disaitle procès-verbal, d’in- duireenerreursurlesfaitsprécitéslepremiermagistratdelacommune ». Enfin,lerapportterminaitendisantque Jemalfaiteuravaitrefusédejustifierdeson identité,etqu’ilétaitpréjugésansdomicile et sansprofession. Legardeparti,lemaireetl’instituteurse congratulèrent. mutuellement.Ils pensèrent queleprisonnierétaitquelqueParisienen excursion,trouvèrentla farcetrèsdrôle, prëtsdailleursa rejetertouteslesresponsabilitéssur lasurditédugardechampêtre,et immédiatement ajoutèrentà la listedeshabitantsduvillagele malheureux bicycliste avecla mentionconvenue

vagabondinconnuenferméaucorpsdegarde.

Le lendemain,le facteuremportaitles feuillesde recensementde Châteauvieux, quicomptait200habitantscommeGrouilly. Versneufheuresdumatin,lemaireattendaitqu’onluiamenâtlefameuxprisonnier ; lemaîtred’école,ensaqualitédesecrétaire delamairie,setenaità côtédelui,et tous deuxriaientencoredubontourdelaveille lorsquelegardechampêtreapparut,conduisant, menottesauxmains,le«malfaiteur». Alavuedecelui-ci,lesdeuxhommesse regardèrent,ahuris,cessantderue,et un. mêmecridestupeurleuréchappa : Le200*habitantparla forcedeChâteauvieux, le « vagabondinconnu» arrêté parlegardechampêtre,n’étaitautrequele sous-préfet. EdmondMandey. LES EMPLOYÉSDU METRO Leconseild’administration, ainsiquela commissionexécutiveduMétropolitain, les déléguésdessecteursélectriques et dusyn-s dicatdesindustriesélectriquessontcon-. voquésd’urgenceàlaréunionquiauralieu à laBourseduTravail,cesoirmercredià huitheures,salleBondy. Ordre.du jour : Examendesévénements actuels.Dispositionsà prendre. Nouscroyonssavoirqu’unultimatuma étéenvoyéà touslesdirecteursdessecteurs’électriques «taudirecteurduMétropolitainparlessyndicatsintéressés. LAGUÉRISONDEL’AVARIEl M.ledocteurL.-C.Quérya faithier,à cinqheures,à la Sociétéde pathologie comparée,uneconférencedesplusintéressantessur le traitementde l’avariepar sonsérumorganique. Cetteconférencea obtenuauprèsdes savantspourquielleétaitfaitele plus francet lepluslégitimesuccès. Un appel des républicains - DEJ_,A.IjOIREl SAINT-ETIENNE, 11octobre.—LaFédération républicainedémocratiqueradicaleetsocialistedelaLoirevient, souslasignaturedo sonbureauprovisoire,comprenantMM. iRealetChoHe-l,sénateurs ; J.Morel,Drevet, Durafour.députés :Charpentier,anciendéputé ; PetrusFaure,mairedeSaint-Etienne ; et denombreuxconseillersgénéraux,d’adresserauxrépublicainsdelaLoireunap- pelquisetermineainsi : c.Nosrangssontouvertsàtouslesdémocratessincères. Qu’ilsviennentpar leur adhésionloyaleetparleurconcoursardent réaliseravecnouscetteœuvred’ententerépublicaineet desolidariténationale.Vive laRépubliquedémocratiqueetsociale !» A.XJTHEATRE LES PlErtlIÈlES AuThéâtreSarah-Bernhardt, M.AlbertDuBois, dansLACONQUETE D’ATHENES, nous montraunenouvelleThaïs Ilestaisédese livreràdesplaisanteries facilesausujetduthéâtreenversdeM. AlbertduBois.Lefaitquecet auteurpossèdequelquefortuneet sonoriginebelge permettentd’agréablesplaisanteries.Il me semblepourtantsouverainement injustede dénierà cepoèteambitieuxet probeune grandenoblessed’inspiration,lechoixpersistantdevastessujets, unbeleffortvers l’idéal. Lapiècequereprésentaithierléthéâtre Sarah-Bernhardt a reçuuntrèsfavorable accueil : pouruneœuvreenvers,etave’c les habitudesd’irrévérenceque semble adopterlepublicdes«générales»,cerésultatn’estpasmince. M.AlbertduBoisnousmontre,quelque tempsaprès !lamortdu Christ,Athènes lumineuseetsceptique,enproieauxphilosophes

  • et auxrhéteurs,quiseréunissent

autourdesgrandescourtisanespourlire Platon.Survient,danslavilletumultueuse et agitée,unesortedefou,quesuitune louleétonnée,unapôtreprêchantd’inconnusmystères ; c’estPaul. LediscipledeJésusa jurédefairela conquêted’Athènes,etnousie voyonsharanguertouràtour, farouchement, lesgens de la plèbe,leshôtesd’unemaisonpubliqueet lesvieillardsdel’aréopags.Tous restentinsensibles

! Seule,-la,belleDamaris, 

avidedecertitudesmétaphysiques, se laiss-epersuaderparla paroleenllammée del’apôtre.Ellele recueillechezelle,se grisedesesprophétieset desesanathèmes, et voiciqu’unémoiphysique,dont ellenesedoutepas,semêlebientôtà. son enthousiasme.Cen’estplusleverbequ’elle adore,maislabouchequileprofère.Seul, Paulnes’enaperçoitpas. Pourtant,la rumeurpubliquel’accuse d’avoircédéaucharmedela courtisane. L’apôtre,dontnullejpenséeprofanenetrouhialasérénitésedécidealorsà s’éloigner d’Athènes.Laconquêtedelavilleest encorelointaine. Pourtantillaisseaucœur d’unebellefilleamoureuse—etquiépouserapourtantléjuifRuben —unpeude rêvechrétien. Certes,onpeutreprocherà cettepîèce d’utiliserdesélémentsdéjàvus,d’évoluer et QuoVadis,ètThaïs.etmêmeXantho1 CetteDamarisestuneThaïsbasbleuet mystiquementsensuelle.Le personnage n’estpasnouveau.L’intriguenon plus. Maisonne peutnierqu’ilyait là des idées,uneconstructiondramatiqueassez habileet un métierpoétiqueparfoisnégligé, maisparfoismagistral. M.deMaxa jouélerôledel’apôtrePaul avecunebellefougue,unemajestéhautaineet, détailà noter,un.soucideretenueet demesurequi’nousa parutoutà l’honneurdu grandtragédien.Sachons-lui grédesonconstanteffortet desréalisationsde beautéquiensontlerésultat. MlleMarie-Louise Dervalestbienjolieà regarder,et MlleAndréePascalet toutes lespensionnairesdela « maisondedan- .sesu.MUeMaryalisesait joueret Mlle Riddedanseavecunegrâcetoutepaïenne. M. Maxudianest un CaïusPubLicola d’unetruculenteet robustegoujaterie ; M.MaximeLéry s’affirme,élégantet disert, commeundenosraresjeunesacteurs quisachentdireles vers.Etil fautlouer aussi,avecunemiseenscènesomptueuse, l’excellentensemblequi comprendMM. Ch.Krauss,Chameroy,Duard,Guidé, Damorèset Darsay.—Parintérim : JosÉ DEBÉRYS. COURRIER LESPREMIERES

Authéâtredel’Ambigu,cesoir,à huitheureset demieprécises,premièrereprésentation deCesMessieurs,comédieencinqactes,de M.GeorgesAiicev(MM.PierreMagnier,l’abbé Thibault ; Signoret,MgrGaufre ; Monteux, Pierre ; Etiévant,l’abbéMorvan ; Lorrain, GustaveCensier : Barment,AdolpheCensier ; Gouget,l’abbéNourrisson ; Blanchard,colonel DumartindeSainte-Croix

Chevillot,l’abbé

Roturel ; MmesFranquet,Henriette

Bérangère,

Marthe ; Blémont,MmeFauchery ; Irma Perrot,MmeBernât ; LouisePetit,MmeDumartindeSainte-Croix

Ugazio,lapetite

Hélène ;. LESREPRISES

ATrianon-Lyrique, cesoir,à huit,heureset demie,premièrereprésentation (reprise)dele PetitDuc,opéra-comique en troisactesde MeilhacetHalévy,musiquedeCharlesLecocq. COMEDIE-FRANÇAISE. - Ahuitheures : lesTenailles, pièceentroisactes,en prose,de M.PaulHervieu : leVoyagedeM.Perrichon, comédieenquatreactes,enprose,d’Eugène LabicheetEdouardMartin. ODEON.--’Ost demainjeudiquecommenceralasériedesmatinées-conférences dujeudi àl’Odéon. Onsaitdéjàquecettepremièreséancesera consacréeà l’intéressante expérienceque-s’est proposéele.directeurdel’Odéonenappelant, pourl’interprétation decertainsouvragescomiquesdurépertoireclassique, descomédiensde café-concert. M.Vilbertseprésenteraau publicdansle rûledeM.dePourceaugnac. OndemandeàM.Antoinederenouvelercette tentativedevaitlepublicdusoir.lapresque totalitédelasalleétantpriselejeudi,pour toutelasaison,parlepublicspécialdesabonnements. M.Antoinea doncdemandéà M. VilbertderejouerM.dePourceaugnac diman- cheprochainenmatinéeetleslundis17et24 courantensoirée. Onva commencerlesétudesduMédecin malgréluiavecM.Dranem. THEATRE ANTOINE. - CêsàrBîroiteaùest saluéchaquesoirpardenombreuxrappels.Le publica ratifiéparsesapplaudissements l’opi- nionunanimedela critiqueet faitleplus grandsuccèsà l’oeuvreémouvantedeM.Emile Fabresi remarquablement interprétéeparM. Gémieret lesartistesduthéâtreAntoine. Pournepassurmenerlesartistes,M.Gémier a renoncéà donnerlamatinéedejeudiprochain, et c’estdimancheprochain16octobre à deuxheuresqu’auralieulasecondematinée deCésarBirotteau. GAITE.—Cesoir,à huitheuresunquart,le Trouvère(M.Esoalaïs,MmeClaëssens}. RappelonsqueM.Esçalaïs,obligédequitter Parislasemaineprochaine,appeléparunengagementantérieur, n’apupromettreà MM. Isolaquetroisreprésentations duTrouvère.La secondea lieucesoirauthéâtrelyriquedela Gaîtéetlatroisièmeetdernièreseradonnée dimancheensoirée.C’estla brillanteai’tiste MmeCla&ssensquiinterpréterale rôlede Léonore. THEATRE APOLLO. —PaulArdot,lejoyeux comiquie, a reprishiersoirsonrôledeVan PottdansHans,lejoueurdeflûte. L’ilnterprétation del’exquiseopéretteest,de l’avisdetous,supérieureàcelledelacréation. E.Uecomprend,enef !et,enoutredescréateurs : HenryDefreyn,PaulArdot,MarfaDhervilly, Alice*Milletettouslesautres,ladélicieuse, Ma- riette’SullyetleremarquablebarytonFéraud deSaint-Pol.Lepublicravifaitbisseretmême trisserchaquesoirlesprincipauxnumérosde lapartitiondeLouisGanne. TRIANON-LYRIQUE. —MlleDragoulinesco, douéed’unjoliorganedesoprano,débutera demainauTrianon-Lyrique dansIsabelledu PréauxClercsquiseradonnéà la prendre matinéeclassiqueetdefamilleauxprixcrtîlnaires (loge,5 francs ; fauteuils,4 et 3 francs ; balcon,2francs ; 2’balcon,1fr.50 ; galerie,1 franc). Lespartenairesdecettedébutanteseront MllesJaneMorlet,G.Hilbert,MM.Vincent, Tarquinid’Or,Jouvinet Dumontier. Lespectaclecommencera a deuxheureset demietrèsprécises. CONCERTS —SPECTACLES DIVERS CONCERTS TOUCHE. —LesconcertsToucheobtiennentleplusgrandsuccèsavecleursma- tinéesdemusiquedechambredujeudià trois heureset lesdilettantiretrouventchaquesoir avecplaisirleurorchestrefavori.Acesconcerts, M.Fournets,del’Opéra,interpréterale rôlede Méphistophélès dansl’auditionintégrale rôlede la Damnationde l’austdemainjeudi à neufheures.Lalocationestouverte.sans augmentation deprix,25,boulevarddeStrasbourg. JARDIN p’AcctîMmTîos. —TrèsbellereprésentationdélaDameBlanche, dimanchedernier, authéâtreduJardind’Acclimatation. Leténor Rovati,quifaisaitsonseconddébutdansle rôledeGeorgesBrown,a euunsuccèsconsidérable. M-M.Durand,SylvaetDelbos,Mines Minvielle,dePalhenet Génincomplétaient un ensembledesplusremarquables ettousontété rappeléstroisfoisa laUndutroisièmeocte. Demainjeudi,Galatéeet leMaîtredechapelle. Dimanche, l’EtoileduNord. Leprixdesplacesestfixé,lejeudi,o-alocationà 1franc ; aubureau,1fr.50 ; dimanche, enlocation,2francs ; aubureau,2fr.50. - Sur le réseau LagareduNord,à Rouen,estoccupée militairement.Aucuntrainn’estarrivé. AudépôtdeSerqueux,aupassaged’un trainde voyageursarrivantd’Amiensà 11h. 30,lesgrévistesontvouluempêcher lemécaniciendecontinuersaroute,mais vainement. Aprèscet échec,les mécaniciensde Rouenquiétaienten escaledansle dépôtrésolurentd’allerautunneldeSom- mery,maiscelui-ciestgardé. Lesmécaniciensd’Amiensquirestaient ontécoutélechefdedépôtet ontrésolu desemettreentêtedutraindemarchandisesen souffrance

le personneldela

garetravaille. 0, Lechômagepeutêtreconsidérécomme completdanslepersonnelouvrierdesateliersdudépôtdeLens. Dansle personnelroulantdesmécaniciens, chauffeurs,conducteurset gardefreinson signaledesdéfectionsau momentdeleurentréeenservice. LesrelationsavecParissontdevenues presqueimpossibles. AAmiens,lescheminotssontengrève depuisminuit. A Calais,un seultrainest arrivéde Paris,unpaquebotsurdeuxa prisledépart. Jusqu’à10heures,aucunedéfectiondans le personneldela garedeLilleet des ateliersdechemindeferd’Hellemmes. Lestrainspartentnormalement de Lille. A partirdeonzeheures,les trainsde Parisn’arriventplus ; les ouvriersdes dépôtssesontmisengrèveà uneheure. Aprèsuneréunion,uncortègedescheminotsa parcouruLille,passantdevant la garedansleplusgrandsilence. LescheminotssesontrendussurlaplacedelaRépubliqueoùilsontacclaméla grèvedevantla préfecture. ATourcoing,lagarea reçul’ordredene plusdélivrerdeticketspourla régionde Saint-Quentin. Lemiimstèredel’intérieura reçudans ,¡’a ;plfèsl-¡ffiidi lesdépêchessuivantes : LILLE.—Uneréuniondetrois millechaulfteurs, mécaniciensetemployés,a ététeauue cetaprès-midi.Laséancea ététrèscalme. QuoiqueceAa,lœnwmifestaqËs ontdéclaré quela grève’seraitcomplètecesoir.Les deuxmilleouvriersdesateliersdeHelLetsu mesetdudépôtdes*machinessesontmil$ engrèvedawslecourantdel’après-midi. VALENCIENNES. —QuaTre-vingT-deux ou- vriersplusvingt-septvisiteurssur onze ceintssontengrève.Leservicenormale4t néanmoinsassuré.Aucunincidentfâcheux n’estsurvenu. ABBEVILLE. —Lepersonneldudépôtde lagaremanquedepuiscematin. BOUI,OGNE-SUR-MER. —Soixantemanuben- ,t,ionriaitres delia garesontengrève,mais n’ontpuentraînerleurscamarades,qui, pourLaplupart,n’ontpasquittéletravail. CALAIS. — Desouvriersdu triageont quittéletravail.Lesmécani’cieais onttenu cetaprès-midiuneréunionpourdéciderde la.conduiteà tenir. SALNT-OMER. —Aucunedéfectionà signaler. Cependantlepersonnelespèrequitterle travail,dansquelquesjours. BEAUVAIS. - TouteslescomznuIlJÏœtiooo téléphoniques ! èt .télégraphiques sontrétablies. AUBERVILLIERS. —TroisMsservantaux signauxdespostesontétécoupésentreParisetBoissons, aukilomètre6,surle’territoiredeLacommune’delaCourneuve. Les coupablessontrestésinconnus.Uneenquêteestprescrite. PARIS.—Parsuite’delagrèvesurLeréseauduNord, aucuntrainnecirculeentre Auteuilet CourcellesviaBercy. , Aucunenouvelleencequiiconcernéles, autresréseaux.. BÉTHUNE, 11octobre.-Surles250hornmesdudépôtdelagaredeBéthunje, méca- niciens,chauffeursetouvriers,desateliers, unecentainemanquentà l’appel.Lesdéfectionsseproduisentparmiles mécanicienset leschauffeursdepuismidi. u Deuxréunionsdegrévistesonteulieuà onzeheureset à cinqheures,danslasalle delacoopérativeouvrière.—--Lestrainsdevoyageurs »sontpartisjusqu’icicommed’ordinaire, maislestrainsde marchandisessontà peuprèssupprimés, les colispostauxet les expéditionsen grandeet petitevitessesontrefusés.La compagniefaitafficherdanslagarequ’elle negarantitpluslesbilletsd’aslleretretour danslesdélaislégaux. Lagareestoccupéeparundétachement du73edeligne. Lesvoyageurssontrares. TOURCOING, 11octobre.—Le.trafica continuécetaprès-midietcesoirsansgrandes perturbations. Le rapidedeParisquidevaitarriverà il h.22estparvenuà 3h.35,apportantle courrierimpatiemmentattendu,surtoutdu mondedesaffaires. Deuxtrainsdemarchandises formésn’ont puquitterlagarefautedemachimes. L’expressdeParisestpartià l’heurenormale, à septheures,mais’lesvoyageursont étéinformésparavisdelacompagnieque l’utilisationdubilletdanslesdélaislégaux n’étaitpasgarantie. Onnesignaleaucunedéfectionjusqu’ici danslepersonnel. SAINT-QUENTIN, 11octobre.- L’arrêtdes trainsestcomplet ; trente-sixfilstélégraphiques, filsdesignauxetdemanœuvres,fils téléphoniquesontétécoupés. Lespremierstrainsontétéarrêtéspar l’absencedessignaux. Onsignaleunactedesabotage : la machine 2832a étélancéeparunemaininconnuesurla machine3255quisortaitde la rotondepourprendrela têtedurapide deBruxellesà 1h.17. Lesdeuxmachinesseheurtèrentsurla plaquetournantequifutenfoncéeetletenderdela machine3255fut renversé.Des railsontétédéboulonnés.Leprocureurde la RépubliquedeLaona ouvertuneenquête. . Le servicepostalseraassurépar des autos. ; , LAON,11octobre.- A troisheures,La grèveestcomplète. LestrainsinternationauxévitentTergnieret passentparLaon. LAVIE EST CHERE ! Beaucoupdepersonnessepréoccupent d’augmenterleursrevenuspar la spéculation, ce quiest toujoursdangereux. Il existepourtantunmoyend’obtenirsûreméntet sansaucunrisquecerésultat : c’estla RenteViagère ; maisil ne faut s’adresserqu’àune Compagnied’Assurancessurla Vieoffranttouteslesgaranties possibles. Aupremierrang,se place"la Compa" gnied’AssurancesGénéralessur la Vie (entrepriseprivéeassujettieaucontrôlede l’Etat),qui,fondéeen 1819,estla plus anciennedes Compagniessimilaires. (Fondsdegarantie : 900millionsentièrementréalisés, dépassantde 250millions celuide toutea_utreCompagniefrançaise. - Envoigratuitdenoticeset,tarifssur demande,adressée : à Paris,soitausiègesocial, 87,ruedeRichelieu,soitaux bureauxauxiliairesde quartier—dans lesdépartements,auxagentsdela Compagnie. FAITS DIVERS PARIS Billetsdefavèútf ",vrU’0 Sedisantancienrégisseur."aû ihêâlte.dé’ CoventGardende.Londres ;lorsqueM.An-dréMessager, directeurde,l’QpéWL,,,pcési-. daitauxdestinéesartistiquesdecethéâtre,1 unhabileescrocavaitimaginéun trucpour,^ secréerdesrevenus. : t Aceuxdontilvoulaitfairesesviotimesîl, racontaitqu’ilétaitl’amidéNLMessager et queCellUl-Cl nelui refusaitjaanaisles, placesqu’illuidemandait :Et,p^urquelquiesfrancs, ilproposaitdeuxouquatreplaceade faveurpourl’Académienationaiede musique.", Naturellement,tousceuxà quil’escroc s’adressaitacceptaientl’offreetrecevaient deluiunelettresignéeMessager,enmarge delaquelleil y avait IlBonpour2 ou4 places-.» Aucontrôledel’Opéra,lesacquéreursde cessinguliersbilletsdefaveur-étaient écon- duits,.commedebienentendu.. ; Alasiiitedénombreuses plaintes,le parquetaouvertuneenquêteetrecherchel’es- croc,donton possèdeun signalement précis. Arrestationd’unévadé Damslanuitdu4au5janvièrdernier,un banquier,JacquesPeeîilaert,né en18G9,condamné, le13décembre1909,à seizeans’et cinqmoisd’emprisonnement. pour esèroquerie, s’évadaitdelaprisondeSaint-Gilles, à Bruxelles.-Il venaitse réfugierè,Pariset.necraignaitpasd’ouvrirun bureaud’affaires, 40,ruedesMathurins,SOUS’lenomdeDulacdeMériadec. Lebanquile-révadéa étéarrêtéhier,près delaMadeleine,etéçrouéà laprisonde la] Santé,enattendantquelesformalitésd’.ex-i traditionsoientremplies. ", MEYER’ICSERE ÇMR56.BJHAttiSMANB PETITES NOUVELLES ! QttaîJemmapes,onrepêchedans-le canat Saint-MartinlecadavredeLouisDupont, ; quarante-cinqans,marchanddesquatre saisons,qui,pousséparla misère,s’est noyé. - 34,ruedesFossés-Saint-Bernard,GustavePetit, trenteans,employédecam.. zneme,,s’estsuicidé,hiermatin-,enrsetirantuncoupderevolverdans. la. régi^du cœur. - BoulevarddeStrasbourg,untramway Montrouge-Gare-de-l’Est re<hver.s.e ;- 1J !D.,taxiautodontlevoy-ageur, grièvementblessé,a dûêtretransportéàl’hôpitalLariboisière. —RueBerzélius,lepetitAdelphe-CÓurà., pin,quatreanis,estrenverséparune,auto<, mobiledevantla maisondeses parente. Grièvementblessé. —Affoléparlamisère,PaulChenet,cinquante-cinqans, veutmourireh’ :W !l’te’de. s’étranglerchezlui,7.,rueMathis.Transe portéà l’hôpitalAndral.. ( —Ruede.la Chapelle,-run’tramway) SquareMonge-laChapellerenverseunfia* credontlecocher,FrançoisCamissou,se : blessegrièvemententombantsurlachaussée. ,.-- ’j —Quaidel’Oise,lepefîîHenriSainto- ; nïn,quatreans,tombedanslecanal.Ilest repêchésainet saufparlemarinierGuiichard. , l’ - ParJetraindemidivingt,unconvoi ’dj&dii di’scipooaires’ a quittéaPriaà destinationdePairseille. Pasd’incidents., —Se !croyantabandonnée.parsonmari, avecquielle venaitd’avoirmediscussion, MmeMonte*, vingt-cinq.,. ans,,.,4.,,VPului s’empoisonneravecdu permanganatede potasse,dansl’elaboratoire,desonmari, préparateurà l’Ecoledepharmacie,avenue1 del’Observatoire.Etatgrave,à Cochin. —Fabriquantdefaussespiècesdedeux francsà l’effigiedela Semeuse,Deutsch,’ ditDuwaneheiLi, trente-trois-ans, oouchli !!f’,' 27,ruedela Hire,a étéarrêtéhierainsi qu’undesesamis,LouisDubier,soncompliceprobable. AuDépôt. —Lanuitdernière,auxHalles,unebagarrese produitdansunbar.HenriMireille, dit«CharlesleTatouéx,estblessé, dedeuxcoupsdecouteaupar sonadversaire, CharlesCaron.Leblesséestà l’Hôte’l-Dieu, REGION PARISIENNE DanslaSeine NEUILLY-SUR-SEINE. - Prèsdupontdela Jatte,unemployédecommerce,Louis,Astrerre, vingtans,s’est précipitédansle fleuve.Lecadavredudésespérén’apasété retrouvé,Grèvedeterrassiers CORBEIL. —(Parcequ’onleura refuséun* augmentationde salaires,lesterrassiers occupésauxchantiersdeSaintry,de la CompagniedesSablièresde la Seine,se sontmisengrèvehiermatin.Lesgrévistes ontparcourulesruesdela viHeen chantantVInternationale et la Carmagnole. Ilsontpromisderevenircematin,pour fairelaIlchasseauxrenardsH.. cokka ,..,’OIII’t&iIel’1t 1. i~ FEUILLETONDU ?RADICAH«  -.- —In- - 0-92-- LeCrime du Docteur GRANDROMANDRAMATIQUE 9êM GeorgesSpitzmuller - DEUXIEME PARTIE SOUS LE MASQUE ’- xvi Il L’aveu ,. - stnrc- • fenfin,MmedeMorainvillereprit,iagorge serrée,lestempesbattantes,la rougeau front :- Ur ?jeunehommea abusédelacandeurd’Apollinelorsqu’elleavaitseizeans. Ils’appelaitRolanddeNorsay. ---"., r IlIl l’aimaitets’étaitfaitaimerdelle. IlLafautea étéirréparable.Rolandde r Norsay,unbrillantofficierdechasseursalpins, mourutdansunecatastrophedemontagne, quelquesmoisavant ta naissance, mapauvreeniant.» .Aeetle foudroyanterévédation,Adrienne avaitpal’ —Quoi !balr-utia-telle,atireus’îment trou- b !ee.Monpère. n’estpas. Ceserait. unautre ? >- Oui.c’étaitRoland !.,que tu u&spu connaître,hélas !e1quinet’apasconnue. Lajeunefille,~attenrée,gardait maintenant le sHenre. Ellepensait,danssonbouleversement intime,à cepèredontle nomsurgissait ainsidupassé.Et.déjà,jusqu’àlui montaientsapitié, sonamour.sesregrets. Mort !. Enplaced’unpèreà vénéreret à chérir,elleavaitunpèreà pleurer. Enelle,quelleémotion,queldéchirement douloureux

! 

AprèsavoirlaisséAdrienneserecueillir unecourtemInute,MmèMorainvillecontinua :

—Lorsquetuvinsaumonde,quelques moisplustard,enSuisseoùj’avaisconduit Apollinedésespérée,j’aiputefairepasser pourmafille.mêmeauxyeuxde mon mari. —Pauvre,pauvremère ! Combientuas dûsouffrirdecettedissimulation

! s’écria 

Adriennedansunsanglot,ensejetantau coudela malheureusefemme. —Oh1sij’enaisouffert !mavieentière ena étéempoisonnée. Jlafallutoutetatendressepourm’alléger, la lourdecroixqui m’écrasait. —Et je t’aimemaintenantplusquejamais, pouravoirsauvéainsil’honneur d’Apolline.demamère. —Il lefallait.Ehbien,machérie,tous meseffortsvontéchouer,mesprodiges d’habiletévontêtreinutiles.Situ refuses d’épouserEmmanuelRosario,touts’écroule ! —Pourquoi ? —Ledocteursaitlesecretdeta naissance. —Ilsait ? - Tout. —Oh ! Lajeunefillesecouvritlevisagedes’es mains. Elleserévoltaità l’idéequ’unétranger connaissaitledrameintime,tout fait de souffrances,dehontesimméritées.derachatgénéreux. Rosttribsavait.Etc’estpourquoiil osait mettredanslabalancesonnomdecontrebande. sesinfamies. Oh ! suprêmedouleur ! MmeMorainvillepoursuivit,la voixsaccadée : —Qui,il sait.etsi onle repousseil dévoilera,poursevengerdenous,lafaute d’Apolline,ta mère.notrepauvremorte.-Ilpublieraledéshonneurdela marquisede Miîlarès. Ellesetutencore,étrangléedesanglots, puisreprit : —Et ton grand-père,Adrienne,ton grand-père,quite croittoujourssa fille, l’hommesi bon,maissi hautementloyal quetuconnais,en mourradechagrin’ ! Adrienne,pâlecommeunsuaire,nedisaitplusrien. Ellesemblaitsoudainpétrifiée, anéantie. Cequ’elleentendaitlà,n’était-cepashorrible ? Illuisemblaitqu’unréelcercledeplomb enserraitson frontdansl’effroyabledilemme. Elle,la pauvrepetite si pure,si innocente, secroyantissuedelafamillelaplus bojinête,la plushonorable,lameilleure, n’étaitqu’uneenfantduhasard.uneintruse unecréaturedepéchéetdelarmes, venuedanslaterreuret l’épouvante.marquéepourlemalheur !

La révélationde MmeMorainvilleiui causaituneindicibletorture. Il semblaà la pauvreenfantquetout sombraitdevantsesyeux.qu’iln’yavadt plusautourd’ellequedanger,queboueet quetristesse. sa joiede :toutà Oùétaitmaintenantsa joiedetoutà l’heure1 Hélas !Ellen’auraitplusledroitd’avoir dela joiedésormais. Uninstant,elleenvoulutàMmeMorainvilledeluiavoirappriscecruelpassé. Etpourtant,ellelecomprenait,la digne femmen’avaitquecemoyend’empêcher queRosarionejetâtl’opprobresûrlamaisou - Et elleie sentaitcapabledecettebassesse, sisonamour-propreétaitblessé,si sonambitionétaitdéçue. Adrienneseraitleprix,larançon,dela fautedesamère. Desonsacrificesuprêmedépendraitla tranquillitéde ses parentsadoptas,ceux quil’avaientcombléedèssa naissancede douceurs-etd’affection. Neleurdevait-ellepastout ? Millefoisplusquesi elleeûtétéleur filLelégitime,elleavaitcontractéenvers euxuneimmensedettedereconnaissance. Il fallaitpayercettedettecourageusement, fièrement. Qu’importait sisavieàelleétaitunmartyre, pourvu :qu’eUesauvâtl’honneurde tous,queM.Morainvillevécûtet quesa vieillessefûtheureuse. Adriennel’aimaitcomme’on aimeun père.Et,quoiqu’ilarrivât,MmeMorainvilleaussiseraittoujours «maman». Maiscemariageabhorré,qui briseraità jamaisson cœur,déjàmeurtriparl’amour, et tueraitenelletouteespérance,il briseraitdumêmecouplecœurdeGaston. -luiaussivictimeinnocenteet expiatoire. --- -- Il luiseraitunchocfatalaprès1mettableéclairciedel’heures ~récentel Acettepensée,la pauvreAdriennesentitsoncourages’enalier. Ellefonditenaarmes. Cefurentdessanglotsrauques,sourds commedesraies,quidéchirèrentla poitrinedelajeunefille, écrouléedanslesbras maternels. .MmeMorainviUeépuisasesconsolations et sescaresses. —Nepleureplus,machérie,luidisait-elle. Puisquetusouffresà cepodnt,les ennuisquinousviendraientpartedocteur nesontrien.Qu’ilfassecequ’ilvoudradu secretdenofcnefamille.Qu’importe1Tan bonheurd’abord,mapauvremignonne. - Monbonheur ! - yieus.remets-toi.,EaMnanwJsera évincé.Tune l’épouseraspas. Mais,je ! ,V.enprie,rernets-toi,tespleursmedéchirentl’âme. ,,1 Lacrised’Adriénnes’apaisaenfin.Elle essuyases yeux,vaillanteà présentet prêteà tout. EMevenaitd’immolersoncœuret sesi rêvesd’amourà l’honneuretà lamémoire desa mère. Lasuprêmedéterminationétaitprise.La jeunefille auraitducouragejusqu’aubout. —C’estfini,maman,déclara-t-elie.Je suisraisonnable,maintenant.Je vous obéirai —Non,jeneveuxplusdecesacrifice, machérie.Jelerepousse.Il tecoûtetrop cher.JenesavaLspasà quelpointtu aimaisGaston. - Cen’estpasunsacrifice,mère,je t’assure.c’estun devoir.J’épouseraile docteurRosario. —Maissitu leregrettesplustard,me reprocheras-tu ? —Jenereprocherairien,jamais ! J’acceptecemariageentouteconnaissancede cause.Etpuis,tu as,raison,mèreaimée, peut-êtrequejem’exagèreaussimonaffectionpourGastonRivière. idylled’enfants presque,quis’oubliera. Elleeutlaforcedesourirepourcepieux mensonge. Ellesouriaitpendantquesonêtreiiitkne se tordaitéperdumentet criaitde souffrance. Maisil fallaitavanttoutrassurerla tendressede MmeMorainvilleet ca ?mer sesalarmes. Adriennene feraitpassonsacrificeà moitié.Ellevoulaitd’avanceéteindretout regretet toutremordsdansl’âmedecelle qu’elleaimaitcommela plusadorée,la plusvénéréedesmères. La femmeduanaîtrede forgesserra ardemmentl’admirablejeunefilledansses bras.Cominétousceuxquinedemandentqu’à êlcecmvaiae.uaparoequ’ilsont peurdela lutté"ellelaissasescraintespourl’avenir d’Adriennes’endormirdanslaquiétudede penserquele secretpoisondesa viene seraitpasdivulgué. XVII Materdoloroaa Qu’étaitdevenueJacquelinet Enquittantl’appartementdeMichel,ell s’étaitmiseà courircommeuneauto mate. Oùallaitlamalheureuse ?RuedelaFer ronnerie ? 4 Non.Danslasolitudedesontristelogis, sondésespoirseseraitaccruencore.Ellele sentait,ellelecraignait. Elleredoutaitl’isolement,dangereuxdans la souffrance.. Instinctivement, sansréfléchir,elleprit ’ !echemindel’hôteldeMmedePrécigny, oùelleavaittrouvédéjàprotectionetasile. A l’arrivéede Jacqueline,la comtesse écrivait,danssonboudoir. —Qu’ya-t-il,pauvreenlant ? demanda Mathildeentendantcordialement les mains à l’abandonnée. Elleremarqual’expressionétrange,-les yeuxégarésdelamèredeMaxime.Celle-ci parlaitavecunevolubilitéexcessive,fié. vreuse. —Excusez-moi, madamelacomtesse,fitelled’unevoixchangée, aux intonations d’épouvantc.JesuisvenueVous m’avez ditdevenir.Jenéveuxplusrentrerchez moi,.,sansmonpetit. ",",’ —Jenepeuxplus.J’aipeur. Là-ba»,, touteseule,jeme.briserais la têtecontreles mutesi , ;1A.)