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maîtresse à passer un peignoir avant de pénétrer dans son cabinet de toilette.

Deux heures après, Mme veuve Adrienne Rouchaud, très élégante, sortait de chez elle et, appelant un taxi, se faisait conduire chez M. Paul Declaux, qui ne l’attendait certainement pas, la croyant en voyage chez une parente malade… ce pourquoi il avait donné en toute tranquillité, rendez-vous chez lui à la blonde et séduisante Jeanne Beauger.

ii

La Convive inattendue.


— Je t’aime !

— Encore un bécot !

— Donne tes lèvres !

— Oh ! Tu m’énerves !

— Ah ! Ah !

— Oh ! Oh !…

Paul et Jeanne prenaient l’apéritif.

Du moins les verres vides sur le guéridon témoignaient que l’apéritif avait été pris.

Les deux amants, qui s’étaient assis sur le canapé-divan-lit de la pièce tout d’abord bien sagement l’un à côté de l’autre, en étaient maintenant à des caresses plus réelles.

La gamme des baisers ayant été épuisée puis celle des enlacements, ma foi ils en étaient arrivés au moment où, les sens étant les plus forts, il n’y a plus qu’à leur obéir.

Ils obéissaient d’ailleurs de bon cœur et sans restrictions, puisqu’ils ne s’étaient donné rendez-vous que pour cela.

C’est à l’instant précis où Jeanne succombait sous l’étreinte de Paul que tout à coup la porte s’ouvrit et Adrienne apparut…

Le spectacle qui s’offrait à ses yeux n’était pas fait pour calmer sa colère… Elle ne put que pousser une exclamation :

— Cochons ! s’écria-t-elle…