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viii

Aglaé s’inquiète


Cependant, tandis que tous ces événements se déroulaient à Paris, M. et Mme Valentin attendaient toujours la lettre de leur fils leur annonçant que la tante avait enfin consenti à le doter richement.

Il faut ajouter que les parents d’Alfred attendaient patiemment. Ils recevaient fréquemment des nouvelles du jeune homme qui, sans leur donner de détails — et pour cause — leur assurait que tout allait pour le mieux, qu’il avait plus qu’il ne pouvait l’espérer, gagné les bonnes grâces de la tante, mais ajoutait qu’il fallait être diplomate et ne rien brusquer.

À la vérité, si Alfred était heureux comme tout, il était plus embarrassé que jamais pour poser à Adrienne la question d’argent.

Et l’on comprendra son embarras si l’on réfléchit qu’il s’agissait de demander à sa maîtresse de lui procurer les moyens de se marier richement.

Il y avait même complètement renoncé depuis le jour où il avait pour la première fois, serré Adrienne dans ses bras.

Et puis, disons la vérité : Adrienne était jolie femme, c’était une amante parfaite, et Alfred n’avait nulle envie de la quitter pour retourner épouser la fille du notaire de sa ville natale. Il y avait même belle lurette que la pauvre Aglaé était complètement oubliée et que le jeune homme avait abandonné l’idée d’en faire sa femme.

Il aurait dû évidemment ne pas tromper plus longtemps cette jeune personne. Mais cela aussi lui était bien difficile, car il ne pouvait le faire sans donner à la fille du notaire, autant qu’à ses parents, des raisons sérieuses… et il ignorait lesquelles. En outre, sa famille s’étonnerait qu’il restât plus longtemps à Paris s’il n’avait plus rien à y faire… elle exigerait peut-être qu’il retournât dans son pays…