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Alfred répondit du tac au tac :

— Ma chérie, les bonnes promesses sont celles qu’on ne tarde pas à tenir…

Et il prouva aussitôt à sa tante-cousine-petite amie qu’il tenait les siennes incontinent…

Il avait enfin compris pourquoi Adrienne veillait sur lui si sévèrement, elle était jalouse !…

À présent, il n’aurait plus besoin de sortir seul, et sa chaîne lui semblait très douce… Il ne pensait plus ni à la tendre Aglaé ni à l’effrontée Julie…

Naturellement, dès le lendemain matin, il était au courant complètement des projets de vengeance d’Adrienne et jurait de les faire triompher…

Ils s’éveillèrent tard, et Julie, qui, maintenant, commandait à toute la domesticité, ne fût pas peu étonnée de ne voir se lever ni sa maîtresse, ni son pseudo-frère… Soupçonna-t-elle la vérité, nul ne saurait le dire… Pourtant, elle souriait d’un air entendu au déjeuner du midi, en demandant à Alfred :

— Eh bien ! mon frère… as-tu passé une bonne nuit ?

vii

Frère et Sœur


Julie pensait ce qu’elle pensait, Cela, d’ailleurs n’avait autrement pas d’importance. Pour le moment, elle s’amusait énormément de voir tourner autour d’elle Paul Declaux qui lui faisait une cour des plus respectueuses comme à une jeune fille bien élevée. Cela la changeait des façons plutôt cavalières dont les hommes la traitaient habituellement.

Elle répondait par des soupirs prolongés aux effets savamment calculés à tous les compliments de l’avocat, qui allait au devant des désirs d’Adrienne et aurait certainement déjà posé sa candidature à la main de celle qu’il croyait être Mlle Julie Laroche, cousine de Mme veuve Rouchaud, d’excel-