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doigts tremblaient fort. Heureusement Adrienne lui vint en aide, tout en riant, la robe tomba, et la jeune femme apparut en un suggestif déshabillé…

— Et maintenant ? dit-elle…

— Oh ! maintenant… c’est trop grave…

— Vraiment ?… Je suppose qu’après un pareil exploit, tu n’en resterais pas là. Si ta petite amie t’apparaissait ainsi tu ne la regarderais pas comme tu me regardes…

— Si… mais je l’embrasserais partout sur les cheveux, sur les yeux, dans le cou…

— Ah !… Ah !… Comment ferais-tu cela ?… Montre-moi un peu…

— Oh ! ma tante…

— Laisse-moi donc tranquille avec tes « ma tante ». Tu ne dirais pas « ma tante » à ta petite amie… Tu l’appellerais par son petit nom… Adrienne par exemple, si c’était moi…

Pour le coup, Alfred perdit toute mesure…

— Prenez garde, dit-il, vous jouez avec le feu !…

— Bigre !… Heureusement je n’ai pas peur d’être brûlée…

— Vous avez tort…

Ma foi, Adrienne était tentante et désirable comme tout. La plaisanterie durait depuis longtemps… Alfred l’attira lui, disant :

— Tant pis… c’est vous qui l’aurez voulu…

Et il se mit à l’embrasser follement répétant :

— Puisque tu es ma petite amie, je vous aime… je t’aime… je t’aime…

Adrienne ne disait plus rien.

Fut-ce elle qui l’entraîna ou lui qui la poussa vers le lit ?

Toujours est-il que, quelques instants plus tard, en ouvrant les yeux, elle se retrouva couchée à côté d’Alfred…

Celui-ci la contemplait et son regard semblait dire :

— Est-il vrai que je l’ai possédée ?…

— Alfred ?… dit-elle.

— Adrienne ?…

Cette fois il n’y avait plus ni tante, ni cousine…

— Pour un débutant, tu promets…