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— Lesquelles donc ?

— D’abord je désirerais savoir tout de même combien de temps cette comédie va durer et où vous voulez en venir,

— Où je veux en venir. Vraiment, cela t’intéresse, jeune curieux. Tu m’avais pourtant bien promis de m’obéir aveuglément sans me demander mes raisons.

— Sans doute, Mais, tout de même…

— Eh bien ! Je vais, malgré cela, te laisser entrevoir un peu de la vérité. La comédie finira bientôt. Fais seulement attention ; M. Declaux, tu as dû t’en apercevoir, tourne beaucoup autour de Julie. Tâche de les surprendre au bon moment et de défendre, comme il sied à un frère, la vertu de ta pseudo-sœur…

— Vous voulez donc vous venger de M. Declaux…

— Si je veux me venger de lui, le misérable !…

Alfred, tout ignorant qu’il fût de bien des choses, commençait à comprendre, sans cependant deviner jusqu’où allait la supercherie de sa tante.

Cependant, il lui dit :

— Vous pouvez compter sur moi, S’il vous a fait quelque injure, je vous aiderai à l’en punir,

Cette façon de se poser en chevalier servant de ses rancunes plut beaucoup à Adrienne, qui dit en riant :

— À la bonne heure ! Voilà un cousin qui est un galant homme ! J’en ferai quelque chose.

Alfred crut le moment propice pour exprimer son second désir :

— Ma cousine, dit-il. Vous venez de le dire, je suis un galant homme ! Donc je ne suis plus un petit garçon…

— Sans doute.

— Alors, si je ne suis plus un petit garçon, pourquoi exercez-vous sur moi une surveillance si étroite ? Je vous ai promis de ne plus faire la cour à Julie, mais je ne vous ai pas promis autre chose… Je pense que d’autres… personnes me sont peut-être permises…

— Oh ! par exemple !… Est-ce possible ! s’exclama Adrienne avec une indignation qui surprit son neveu.

— C’est très possible !… Ma foi, j’ai vingt ans… et par-