Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée
— 28 —

ment sans discuter, tous les ordres qu’elle me donnera, déclara Julie.

— C’est très bien. Une autre condition, c’est que vous ne recommencerez plus. Vous allez me le promettre tous les deux.

Alfred et Juke se regardèrent. Cette seconde condition leur plaisait moins que la première.

Is avaient pris tellement de plaisir à croquer une première fois la pomme que ne plus y mettre la dent leur paraissait une punition exagérée.

Adrienne cependant insista :

— Ah ! Il faut me le promettre, sans quoi il n’y a rien de fait. Comprenez bien que j’ai charge d’âmes. Les parents d’Alfred me l’ont confié en me recommandant de veiller sur sa vertu. Quant à celle de Julie, c’est une autre affaire, mais j’entends qu’elle ne la compromette plus avec mon cousin. Allons, c’est promis ?

Alfred et Julie se regardèrent une fois encore.

Mais la perspective de reprendre le train était si désagréable au jeune Valentin qu’il poussa un profond soupir, et capitula le premier, disant :

— C’est promis, ma cousine,

— Et vous, Julie ?

— C’est promis, Madame.

Adrienne devina bien que les deux coupables ne faisaient cette promesse qu’avec l’intention de ne pas la tenir, mais elle jugea qu’elle pouvait s’en contenter. Elle ajouta seulement :

— D’ailleurs, j’y veillerai.

« À présent, je vais vous expliquer ce que j’attends de vous. Voici :

« Julie, j’ai remarqué depuis que vous êtes à mon service que vous étiez au-dessus de votre condition, et qu’avec un peu d’application, vous pourriez très bien faire bonne figure dans le monde,

« À partir de demain, vous ne serez plus ma femme de chambre. Je vais vous présenter à mes amies comme ma