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Et Alfred recommença…

Mais à ce moment la porte s’ouvrit, et Adrienne apparut.

— Par exemple ! s’écria-t-elle… C’est le jour aujourd’hui.

C’était le jour, en effet, et Adrienne arrivait toujours au moment psychologique.

Si sa soudaine irruption avait, le matin, troublé Paul et Jeanne, elle troubla encore bien plus les épanchements à peine ébauchés d’ailleurs, d’Alfred et de Julie, qui la regardaient, aussi penauds l’un que l’autre…

Alfred aurait certainement préféré être à cent lieues de là…

Il se voyait déjà repronant le train pour regagner sa province et pensait à l’accueil de ses parents, prévenus par une lettre indignée de la tante…

Quant à Julie, elle pensait simplement :

— Je crois que demain matin je pourrai chercher une autre place.

Adrienne, cependant était moins en colère qu’elle voulait le paraître. Elle dut se forcer, pour prendre un air courroucé :

— Eh bien ! C’est du propre, fit-elle, Avec ma femme de chambre !… Vous en avez des mœurs dans votre pays.

— Ma tante… Je vous en supplie,

Vous n’allez pas me dire que c’est Julie qui est venue vous chercher… Et vous, dit-elle en se tournant vers sa servante, ça vous plaisait, n’est-ce pas, ce petit jeu là… C’est pour cela que vous me disiez ce soir que vous trouviez mon neveu gentil… Et vous croyez que je vais tolérer cela, dans ma maison, sur mon divan…

— Madame.

— Oui, je sais ce que vous allez ie dire… que vous vous êtes laissé entraîner

— Non, Madame… Il n’y a rien eu de grave…

— Comment, je vous surprends enlacés et vous embrassant, et vous trouvez qu’il n’y a rien eu de grave…

— Ma tante, on s’est seulement embrassés deux fois…

— Deux fois seulement… voyez-vous cela ?

« Savez-vous ce que je devrais faire ? Vous le pensez bien,