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chaud, que tandis que vous attendiez « impatiemment » l’heure d’appartenir à votre Paul, celui-ci jouait avec moi, ici même, la comédie de l’amour…

— Finissez-en. Dites-nous ce que vous voulez…

— Ce que je veux, chère amie… Je veux que vous laissiez mon amant tranquille… Je n’entends pas du tout vous céder la place ici…

« Et puisqu’il y a un si bon déjeuner préparé en tête à tête, c’est moi qui le prendrai avec « mon » Paul…

Paul, entre ces deux femmes qui se disputaient sa personne, commençait à se trouver mal à l’aise, d’autant plus qu’il n’entendait renoncer ni à l’une ni à l’autre… Et le traître se demandait comment il allait pouvoir en sortir, sans perdre ni Jeanne ni Adrienne, lorsqu’un incident nouveau se produisit.

Jeanne avait vivement sauté sur Adrienne, et, fouillant d’une main agile dans le corsage de sa rivale, elle avait repris la lettre compromettante qu’Adrienne avait eu tant de mal à reconstituer.

Adrienne n’était pas encore revenue de sa surprise que sa rivale lui disait ;

— Ah ! Tu veux me faire chanter avec ta lettre !… Eh bien ! Voila… tiens, cette fois tu ne me la reprendras pas.

Et du document précieux elle fit une boulette de papier qu’elle avala d’un seul trait…

Pour le coup la rage d’Adrienne ne connaissait plus de bornes…

Elle se jeta sur Jeanne qui fit un bond en arrière en criant :

— Paul ! Tu ne vas pas me laisser assassiner par cette furie !…

De toute nécessité, Paul était obligé d’intervenir pour séparer les deux femmes…

Adrienne, alors tourna sa fureur contre lui :

Comme il lui touchait le bras, elle s’écria :

— Oh ! Le misérable !… Il me bat maintenant pour cette traînée !… Tu es donc devenu une brute depuis que tu la fréquentes !…

Puis elle ajouta :