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nécessaire entre la cruauté et le courage, et qu’il ne comprenoit pas ce qu’il y avoit d’héroïque et de belliqueux à regarder des hommes se fracasser les membres, et s’assommer, tandis que soi-même on étoit à l’abri de tout danger. Il me fit observer que jamais les Romains n’avoient été plus passionnés pour les combats de gladiateurs que sous les règnes des empereurs les plus cruels et les plus efféminés, et dans le déclin le plus marqué du courage et de l’esprit public. Ces raisonnemens n’auroient produit vraisemblablement aucun effet sur un esprit comme le mien, peu accoutumé à réfléchir, et toujours disposé à se laisser aller à ses sensations, mais je fus frappé de la mort d’un de ces combattans qui expira peu de temps après la bataille. C’étoit un Irlandais.